La Santé – L’Atelier du Forçat Lettré
La Santé, ventre de pierre,
où les murs suintent l’oubli des sans-nom.
Tu débarques, ex-souverain déchu,
pas de tapis rouge, juste un matelas de misère,
et pour tout public, les rats et des ombres!!!
Onze mètres carrés, une fenêtre scellée,
Ces murs ont vu des vies s’épuiser en silence,
Toi, tu t’installes avec ta rage et tes stylos,
Pas de manuscrit sous le bras, juste cette idée, ... fixe.
Pas de caméras, pas de projecteurs,
rien que l’odeur de moisi, de sueur ...et d’encre,
le grincement des serrures, le souffle court des damnés !!!.
Tu écris comme un forcené,
216 pages en vingt jours, pas un miracle, une guerre.
Balzac ? Il avait son café.
Toi, tu as les tripes et le temps qui pourrit,
l’urgence de cracher La vérité, vraie.
Pas de ghostwriter,
Les nuits s’enchaînent, orageuses,
les mots tombent comme des coups de masse,
Des pages noyées de ta sueur.
Pas de salon littéraire, pas de plateau télé
juste le bruit des clefs, les gémissements des murs,
Pas de dédicace en or, pas de bande-annonce
juste un manuscrit qui sent la prison,
Dehors, on ricane :
« Un président qui écrit ! Comme c’est touchant ! »
Mais personne ne voit les doigts tremblants,
les nuits blanches, les crises de rage,
l’encre qui sèche sur des pages arrachées à la folie.
La Santé ne t’a pas adouci
elle t’a forcé à te vider jusqu’à l’os.
Et quand tu sors, ton manuscrit froissé sous le bras,
ce n’est pas un trophée, c’est une cicatrice,
Toi, tu as hurlé 20 jours sur du papier,
et la Société, déjà t' applaudit.
La Santé reste la Santé :
pour les uns, un tombeau,
pour toi, l’endroit où tu as écrit , sans public.
Encore bravo!



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