17 décembre 2025

BERNARD / W

Nous sommes partis sans raison autre que l’envie,


un dimanche ouvert comme un chemin de terre.
Les vélos chargés de silence,
les mains posées sur le guidon comme sur une promesse simple : avancer ensemble.



Le sentier montait, rugueux, honnête,
il demandait des jambes, du souffle, un peu d’abandon.
Le soleil faisait son travail,
lent, précis, sans commentaire.
L’eau du gave roulait en contrebas,
claire, obstinée, fidèle à sa pente.
Les bois traversés ne jugeaient pas,
ils laissaient passer nos roues,
nos voix rares, nos respirations accordées.


Il y avait ce temps offert,
précieux justement parce qu’il n’était pas prévu,
un temps qui ne se marchande pas.
Pas besoin de parler de métier,
ni de raisons, ni même de fatigue.
Tout se disait autrement : dans le rythme partagé,
dans l’attente naturelle quand l’un ralentit,
dans l’élan quand l’autre relance.


Rouler à deux, c’est apprendre la mesure,
ni devant, ni derrière, juste à côté.
C’est accepter que le chemin fasse son œuvre,
qu’il lime les angles, qu’il rapproche sans discours.

Alors merci, simplement.
Merci pour ce dimanche donné sans compter,
pour la route acceptée telle qu’elle venait,
pour le soleil, l’eau, les arbres,
et cette façon discrète d’être là,
Nous avons roulé,


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