01 décembre 2025

A BI CYCLETTE, -----, / RoW, MA

1.2.3 Soleil, 1.2.3. la pluie me mouille, tous perméables

Comme d’habitude, elle me tire de mon sommeil,
la pluie tambourine, le souvenir s’éveille.
La lumière, seule, fantomatique et pâle,
clignote comme un projecteur sur mon voile.
Quelque chose murmure, quelque chose s’allume,
la ville s’étire, la mémoire s’allume.


La pluie tombe douce sur Oloron,
et moi j’enfourche ma monture en frisson.
Soldat du bitume, casque bien vissé,
cœur en roue libre, pensées en biais balisées.


Sainte-Croix me défie, la côte s'avale sous les pneus,
gravillons roulent, souvenirs vieux et précieux.
Un chat sur un muret, juge silencieux,
miracle ou tragédie du matin curieux ?
Un souffle me dit : avance, reste en équilibre,
danse sur les flaques, fais que ton rire vibre.


Descente vers Notre-Dame, le centre s’éveille,
les enfants courent, bottes et rires en merveilles.
Une vieille dame traverse, parapluie en bataille,
je slalome, m’incline, ma sonnette fait sa muraille.
Un bus me frôle, sourire nerveux, discret,
il ignore ce que mes yeux voient en secret.
Je pédale entre les mondes : hier, aujourd’hui, gronde,
et moi je ris, fragile, sous la pluie qui inonde.


Sainte-Marie à l’opposé, autre braquet,
trottoirs labyrinthiques, feuilles et gravillons coquets.
Un chien bondit, laisse extensible,
le maître court derrière, burlesque risible.
Un ballon s’échappe, je tente un renvoi,
la flaque me rappelle que tout tangue parfois.


Chez Revol, cafés débordent en crescendo,
les chaises bavardent, les clients rient en solo.
“Trempé comme un canard !” murmure une dame,
je ris en piano, cœur léger, âme en flamme.
Une fillette me tend son parapluie en pizzicato,
je passe dessous, silencieusement, heureux là-haut.


Le jardin public, tapis doré,
les platanes conspirent, feignant de m’oublier.
Rire discret, esquive parfaite, je continue,
clown trempé, équilibriste du jour, ingénu.


Travaux municipaux, chaos poétique,
tranchées rebouchées, dos-d’âne en musique.
Gravillons kamikazes sous mes roues s’élancent,
“La route est neuve !” dit le panneau, ironie en cadence.
Moi je pédale, Picasso invisible,
artiste du chaos que seul mon cœur rend lucide.

Rond-point Guiraud, logique envolée,
les voitures valsent, un pigeon traverse égaré.
Trottoirs, montagnes russes, je saute, je glisse,
la roue crisse, le monde me sourit, s’esquisse.


La pluie s’arrête un instant, le monde se tait,
et dans ma tête, une voix surgit discret.
Tellement la route s’incline,
le vent hésite, chaque goutte dessine
une virgule dans la phrase, souffle prolongé…
Je passe les ponts, franchis les passerelles,
chaque latte complote, chaque planche m’appelle.


Arrêt à la médiathèque, silence en pianissimo,
je repars tremblant, triomphant, clown sous le tempo.
Au bout de la route, pas de feu vert,
juste un miroir, reflet discret et clair.
Sainte-Croix, Notre-Dame, Sainte-Marie,
et toi, Virgule, souffle éternel qui sourit.

Je rentre trempé, heureux, fragile,
danseur sur ma monture, funambule agile.
Dans chaque souffle de pluie, je crois entendre
le murmure du temps à reprendre :
Virgule… sens prolongé.

Tous responsables, tous perméables,
ça vaut bien un arrêt, image mémorable.
Mais la fin… j’ai froid,
toute la journée à faire semblant, sourire en émoi,
j’attends… je ne sais plus quoi,
et dans ce souffle du passé,
un écho, la Virgule, me souffle encore, discret,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,


Je souris, trempé, funambule fragile,
le monde continue son vacarme volubile.
Moi, je pédale doucement, respire doucement,
virgule du temps, souvenir discret,
et tout murmure… comme d’habitude.

Je pédale dans ma tête,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

RoW 11/25



Escapade Galactique à Vélo : À la Recherche de l’Inconnu que Je Suis

Mon vélo à assistance électrique, mon vaisseau spatial. Je roule, je dévale, je m’envole sur des chemins que même Google Maps ne connaît pas. "Destination : l’inconnu, escale : moi-même." Les voies non répertoriées sont mes autoroutes cosmiques, chaque virage une révélation, chaque côte une métaphore de ma vie : "Ça grimpe, ça souffle, mais quelle vue !"

Entre sagesse et tentation, je slalome. Les corps sensuels ? Ce sont les arbres qui dansent, les ombres qui m’invitent à jouer, les visages croisés qui me sourient comme des complices d’un secret universel. "Et si la sagesse, c’était juste d’écouter le vent me murmurer : ‘Lâche prise, voyageur’ ?" La tentation, elle, se niche dans chaque détour : un café oublié au soleil, une musique lointaine, une route qui bifurque vers nulle part… ou vers tout.

Je pédale, donc je suis. Pas de GPS, pas de plan. Juste l’instinct, cette boussole interne qui me chuchote : "Là, à gauche, il y a un banc pour philosopher. Là, à droite, une clairière pour rêver." Je suis mon propre cartographe, traçant des lignes invisibles entre ce que je connais et ce que je devine.

L’inconnu, ce n’est pas un lieu, c’est un état. Je le cherche en moi, dans le rythme de mes pédales, dans le souffle qui s’accélère, dans les silences entre deux pensées. "Qui es-tu, Robert, quand tu n’es plus qu’un point mobile sur la carte du monde ?" Un alchimiste de l’instant, un collectionneur d’émerveillements, un vieux sage en short fluo.

Parfois, je m’arrête. Pour écouter le chant d’un oiseau, pour caresser l’écorce d’un arbre centenaire, pour me dire : "Te voilà, enfin. Pas celui des listes, des rendez-vous, des ‘il faudrait’, mais celui qui ose se perdre pour se trouver." L’inconnu n’est pas une terre lointaine, c’est ce qui vibre en moi quand je laisse tomber les masques.

Et si je ne trouve rien ? Qu’importe. Le voyage n’est pas dans la destination, mais dans le frisson de la quête. Dans le rire qui monte quand je réalise que j’ai (encore) oublié mon casque. Dans la joie pure de dévaler une pente, les bras en croix, criant : "Je suis vivant ! Et c’est déjà énorme !"

Alors, je continue. Parce que chaque tour de roue est une page blanche, chaque paysage une nouvelle version de moi. "Peut-être que je ne saurai jamais tout. Mais aujourd’hui, je sais une chose : j’aime la route, j’aime l’aventure, et j’aime ce fou furieux qui ose partir sans savoir où il va."



Carnet de bord du voyageur galactique :

  • Équipement : Un vélo, un carnet, un stylo (que je perdrai trois fois).???
  • Provisions : Des barres de céréales, de l’eau, et une dose infinie de curiosité.
  • Objectif : Ne pas arriver. Juste être, ici et maintenant.


Cirque en  roues libres


La pluie me réveille comme un tambour.
J'en fourche mon vélo,
équilibriste du matin,
clown en imperméable,
prêt pour un numéro que personne n’a demandé.
La ville détrempée sert de piste,
et le fil tendu, c’est la rue elle-même,
qui vibre sous les pneus.

Oloron ouvre ses rideaux  :
gravillons farceurs, trottoirs glissants,
bus qui s’avancent comme des éléphants distraits.
Je zigzague, je m’incline,
acrobat comique sur mon trapèze roulant.
Les flaques me lancent des défis,
les lampadaires m’applaudissent à contrejour.

Sur mon épaule,
Ma Virgule se pose, légère,
petit poids de douceur
qui équilibre mes maladresses.
Elle murmure :
« Garde ton souffle… et amuse-les un peu. »

Sainte-Croix devient une rampe d’accès au ciel,
les gravillons ricanent,
et je me hisse comme un funambule essoufflé.
En bas, Notre-Dame éclabousse :
enfants en cabrioles, parapluies en duel,
la ville entière improvise un numéro de cirque
plein de gestes brusques et de tendresse maladroite.

Au rond-point, je vire comme un acrobate
faisant mine de maîtriser sa figure.
Les voitures valsent autour de moi,
et je roule sur mon fil mouillé,
aussi fragile qu’un souffle.
La Virgule, lovée contre mon cou,
riant presque, me murmure : « Tu tiens bon…


et c’est beau, vu d’ici. »

Je rentre trempé mais debout,
funambule de fortune,
rêveur sur deux roues,
soutenu par une main minuscule
que personne ne voit.

La ville brille encore de pluie,
et moi je continue doucement,
souriant, sur mon fil invisible
qui mène toujours quelque part.

Je pédale dans ma tête.


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