Au‑delà des lyres
La tempête !
Les tours d’ivoire s’effritent en la poussière de sang,
la mémoire éclate les cordes tordues,
les fantômes séculaires pincent des accords invisibles.
La Police des Cieux frappe les crânes,
les dieux rient sous les nuages carmins,
les chevaliers de métal traquent les notes perdues,
les cymbales d’orage éclatées.
Les fleuves remontent, vomissent les souvenirs,
les volcans crachent les chœurs et les lettres brûlantes,
les mers sont recouvertes de poissons noirs,
les fourmis de feu rampent dans les veines,
le tambour du monde bat, lourd, ancien,
L’air vibre…
L’être s’éteint…
Le funambule sur les cordes de songes brisées,
les éclats de mémoire tranchants comme la lame d’ombre.
Les enfants-comètes tombent en spirales,
les fantômes glissent hors des murs comme des fumées,
les cieux vomissent des chiffons violets et des éclats de vent,
les paroles incandescentes que nul ne capte.
Le souffle-chaos !
La goutte de conscience perdue dans le vertige tordu,
le cri devenu ruisseau, torrent, incendie, silence.
Tout éclate, tout se dilate, tout se réfracte…
Au‑delà du délire… au‑delà des lyres !
Au‑delà de l’histoire, au‑delà !
Au‑delà de l’histoire…
Zörr… Hrrâhn… Zïrr… Kreühn… Köhr-mahn…
Le monde chante en la poussière,
le dormeur se réveille dans la vision…
et tout s’effondre, se relève, se replie…
J’ai l’air…Je ne sais plus être !
RoW
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