21 juin 2023

OURS CLÔTURE ESTIVES 2002

 Ours / Inventaire des outils mis en œuvre en Haut-Béarn pour la protection des troupeaux.  PASSAGES Octobre 2002

    Cabane du Cujala de Sesques

A.Le Contexte

. Les vallées du Haut Béarn, situées dans le département des Pyrénées Atlantiques, regroupent les vallées d’Ossau, d’Aspe et de Barétous.

Ces vallées comptent de petites structures d’exploitation d’environ 15 ha qui obligent les producteurs d’ovins lait à vocation fromagère à libérer leurs surfaces pour constituer les stocks pour l’hiver.

. 160 bergers fromagers montent avec leurs bêtes (80 000 ovins et 22 000 bovins) pendant 3 mois par an en moyenne. Ils prennent en garde aussi les troupeaux de ceux qui ne peuvent plus assurer la saison d’estive. 65 000 hectares de pacage de montagne assurent 1/3 des revenus de ces éleveurs béarnais : Ces revenus proviennent essentiellement de la transformation de lait en fromage et représente environ pour la saison d’estive, 200 tonnes de fromage fermier de brebis, de vache et mixte.

B.Les attentes

. Les exploitations souffrent d’un manque de main d’œuvre : il faut à la fois assurer le travail de l’estive (traite, fabrication fromagère, soins du troupeau, gardiennage) et les priorités de saison (récolte des fourrages).

. 83 estives sont mal desservies et il faut, pour les rejoindre, compter de 2 à 3 heures de marche sur des chemins muletiers parfois très escarpés. Les cabanes d’estive, souvent précaires, ne possèdent pas toutes de salles de fabrication aux normes européennes. Ces dernières concernent aussi l’utilisation des eaux de source utilisées lors de la fabrication fromagère. Ces contraintes voient refluer les troupeaux laitiers pour faire place à des troupeaux taris ne nécessitant pas forcément de présence assidue…

. La famille ours compte 5 à 6 individus de souche locale. Ils évoluent de part et d’autre de la chaîne pyrénéenne du Haut-Béarn, en France comme en Espagne, et leur nombre s’est fortifié récemment par l’arrivée d’un ours slovène réintroduit en Haute Garonne.

Les contraintes directes concernent la prédation sur les troupeaux mais aussi les conséquences des attaques, dont les issues restent imprévisibles : dérochements, étouffements, stress. Ces attaques se font en général la nuit tombée ou de jour, par temps couvert.

Les contraintes indirectes dues à la présence d’un animal protégé ne simplifient pas les solutions à caractère prioritaire tels les dessertes d’estives par pistes aménagées : certains projets mettent parfois 5 ans pour aboutir. Les enjeux ours et paysagers pris en compte freinent les dossiers déposés.


C. L’Institution Patrimoniale du Haut-Béarn (I.P.H.B.)


. En 1993, le ministère de l’Environnement, le Président du Conseil Régional d’Aquitaine, le Président du Conseil Général, 16 maires des 3 vallées béarnaises (Aspe, Ossau et Barétous), le Président de l’Association des Eleveurs Transhumants, le Président de la Fédération des Chasseurs ont décidé de mettre en place un modèle de gestion unique de ce territoire et, de cette volonté commune, est née la Charte de Développement Durable des Vallées Béarnaises et de Protection de l’Ours.

. L’I.P.H.B. chargée de l’application de cette charte siège à Oloron Sainte Marie et regroupe 3 instances : le Conseil de Gestion Patrimoniale (instance de concertation), le Syndicat Mixte (instance de décision) et l’Equipe de Gestion (mise en œuvre les décisions du Syndicat Mixte). Elles concernent, l’agro-pastoralisme, le désenclavement, les mesures agro-environnementales, l’entretien de l’espace, la chasse, la forêt, le tourisme et la sauvegarde de l’ours.

D. Historique des moyens mis en œuvre.

. Outre les mesures de désenclavement des estives par héliportages, pistes, mini-pistes, câbles ou par mûletage, la fourniture de radio-téléphones, l’amélioration des cabanes, une demande particulière s’est fait sentir : la création d’un système de protection pour les troupeaux.

. Les solutions envisagées couvraient un large panel : des systèmes très élaborés comme la constitution de périmètres contrôlés par des faisceaux infra-rouge aux structures lourdes comme la réalisation de murs d’enceinte. La difficulté d’acheminement du matériel et la conformité du terrain représentaient un obstacle à la réalisation de tels projets. L’I.P.H.B. en concert avec le Centre Départemental d’Elevage Ovin a été chargé de développer des outils de protection afin de limiter les dégâts occasionnés aux troupeaux par l’ours. Le choix s’est porté sur des systèmes de contention et de protection électrique, la mise en place de systèmes lumineux d’effarouchement et la mise à disposition, aux bergers, de puissants projecteurs portables. Chaque élément possède sa propre source d’énergie afin de ne pas répercuter la déficience d’un système sur un autre.

. Les bergers considèrent comme « tolérables » les dégâts occasionnés par l’ours et du fait de sa présence naturelle, il fait partie de leur vie. Habitués à la cohabitation Homme/Animal, les inquiétudes puis la colère se sont installées dès les premiers dégâts occasionnés par un ours slovène sur le territoire du Haut-Béarn…Ce n’est pas leur ours. A noter que la prédation de ce dernier reste en moyenne équivalente à celle réalisée par l’ours autochtone.

. Alors que sur d’autres massifs, on (re)découvre les chiens de protection, les troupeaux béarnais sont toujours accompagnés par les Montagnes des Pyrénées : ce gros chien blanc établit une relation sociale avec les brebis leur accordant attention, loyauté et protection. Les « patous » (1 à 4 par troupeau) cohabitent avec les chiens de conduite du troupeau (1 à 2).

. L’ours brun des Pyrénées, race autochtone, n’est pas pourvu de collier de détection à distance et aucun système n’a donc été mis en œuvre vis à vis de cet équipement bien qu’il soit à l’étude par l’I.P.H.B..

C.Les parcs de première génération. 1997

. Avec l’acceptation de 2 bergers désirant tester de nouveaux systèmes de protection, 2 sites ont été équipés en 1997, respectivement l’estive de Artigues de Sesques et Aule en vallée d’Ossau. Le caractère expérimental de l’action est à retenir car aucune référence n’avait été faite en France sur le comportement de l’ours face à une clôture électrique. Allait-il sauter, ramper ou tenter de franchir en force le barrage ?

. Grâce à la collaboration des bergers, des compétences scientifiques de L’Ecole Nationale Supérieure d’Electronique, d’Informatique et d’Hydraulique de Toulouse et enfin au savoir faire d’entreprises spécialisées (Gallagher et Cie des Jardins), l’objectif de l’I.P.H.B. pouvait être atteint : Assurer la sécurité nocturne des troupeaux parqués près des cabanes et permettre aux éleveurs de dormir tranquillement.

Cabane de Artigues de Sesques détruite par une avalanche en 2014, reconstruite en 2016 ...

L’estive de Artigues de Sesques

. Située à 1400 m d’altitude, cette zone est caractérisée par une grande clairière plane en bordure de hêtraie. Le berger disposait, à proximité de la cabane d’une clôture fixe en grillage « ursus » qu’il monte avant son arrivée en estive. Ce parc est destiné en premier lieu à regrouper le troupeau (450 têtes) pour la traite et les soins afférents aux brebis. Le couchage était libre et laissé sous la surveillance de chiens Montagne des Pyrénées. Les attaques d’ours sont habituelles et considérées comme naturelles tant qu’elles ne dépassent pas le prélèvement occasionnel…

. L’amélioration a porté sur un périmètre de sécurité de un hectare englobant, et la cabane, et la zone « dortoir ».

. La structure est fixe, constituée de 6 fils de 3.15 mm de diamètre sur des poteaux bois fendus d’acacia. La hauteur de l’équipement est de 1.20 m pour un périmètre de 465 m. L’accès s’effectue par 2 portes électrifiées.

. Les fils peuvent être détendus en fin de saison ne laissant que peu de prise à la poussée de la neige qui à cette altitude est peu sensible. Le tout alimenté par un poste solaire sur batterie. La construction adopte la mise en place des techniques des fils alternés : un positif l’autre négatif.

. Le système d’effarouchement composé de 2 projecteurs longue portée dirigés sur le parc de couchage et ses abords était en premier lieu à déclenchement aléatoire. A la demande de l’I.P.H.B., il a été modifié en 1998 pour être relier aux fils de clôture : la mise en fonction des projecteurs intervenant lors de contacts avec la clôture par un facteur extérieur. La mise au point du système de détection d’impacts a été effectuée sur place par les électroniciens de la société Gallagher, et enregistre la durée et l’heure d’impact.

. A priori simple, l’équipement, aux yeux de l’éleveur, ne l’était pas. Sans renier son efficacité, le berger n’était pas forcément un érudit de la clôture électrique. L’année suivante, il fallait retendre les fils, mettre en place les portes, nettoyer l’ensemble du périmètre des masses occasionnées par la végétation, rebrancher le système. Bien que volontaire et convaincu du système, le berger a dû faire face à un manque d’expérience et son installation est vite devenue contrainte.

. L’ours quant à lui a fait son expérience (3 impacts enregistrés) et fort des sensations ressenties, il respecte la clôture allant même à la contourner en hiver, alors que le système est hors fonction, les portes retirées et les fils détendus.

       Cabane de Aule

L’estive de Aule

. Située à 1800 m, la cabane est partagée par 2 bergers et leurs troupeaux (900 têtes), l’estive est sur une voie de passage de l’ours. Il a été demandé de sur dimensionner le périmètre du parc et ce dans une zone où avalanches, dérochements et poussée de la neige sont réels. Le périmètre est maintenu sur 1200 m et pour une hauteur efficace de 1.20 m sur des piquets fer Staplelok résistant à 1250 kg de charge.

. Le périmètre constitué englobait la cabane et les parcs de traite ainsi que les clôtures déplaçables, propres aux bergers (piquets fer queue de cochon et 3 fils ruban). Le tout sous la garde constante de chiens Montagne des Pyrénées.

. La forte fréquentation de cette zone par le tourisme et la coupure de nombreux sentiers de randonnées ont nécessité la mise en place de 6 portes. Ces portes ouvertes le jour, étaient fermées et électrifiées durant la nuit. Cela était sans compter sur les déplacements nocturnes de pêcheurs désirant accéder au lac situé plus en amont ou ceux de randonneurs désireux de profiter pleinement de leur journée d’escapade. Le parc, tout en jouant son rôle est devenu une nuisance pour les utilisateurs de l’espace.

. L’année suivante de son installation, le constat était amer : la neige avait détruit plus de 200 m de lignes pour un hiver relativement doux. Des constats de destruction volontaire de l’équipement ont pu être notés et devant le travail de remise en fonction de l’équipement, certaines zones sensibles à la neige ont été modifiées par l’installation de structures plus souples : piquets fibre de verre et fil 1.6 mm. Ceci correspondait à la montée de la clôture « active ». La 3ème année, devant le nouveau travail de remise en état et d’entretien et surtout face au peu d’intérêt porté à l’équipement par les bergers eux-mêmes, la décision fut prise de retirer le parc et de le remplacer par une structure mobile.

       E.CLos Parcs souples

Les parcs souples 1998

. La venue sur le marché de nouveaux types de matériels (piquet fibre de verre) l’expérimentation a porté sur une modification d’utilisation des constituants des parcs de protection. Partout où il semblait réaliste de construire des parcs fixes, cette option fut conservée tout en adjoignant des clôtures dites « actives » dans les zones à risque. Certains parcs furent complètement réalisés de cette manière : l’environnement, encore mal pris en compte reste un critère incontournable. Sous la notion de flexibilité de l’ensemble de l’équipement, il a été omis que les parcs étaient réalisés en bonne saison. 3 mois d’utilisation, pour 9 mois d’intempérie. Devant les échecs répétés, un nouveau type d’équipement est proposé tout en abandonnant le système de fils alternés, source de nombreux problèmes de masse.

. La fibre de verre subissait les mêmes contraintes que les autres piquets de structure rigide, par contre elle était facile à mettre en œuvre et réduisait complètement les problèmes d’isolation. Afin de sécuriser l’estive du Cujala de Sesques, et devant la situation topographique du site (forte pente et éboulis) un parc démontable sur piquets en fibre de verre équipés de pédales d’enfoncement avec des angles métalliques rigides. Il, supporte non plus 6 mais 4 lignes de fils électroplastiques sur un périmètre de 400 m. Léger et rapidement mis en œuvre, Cujala de Sesques puis Aule furent ainsi équipés, cette dernière recevant un parc de 600 m de pourtour.

. le berger doit faire face, seul, au montage des équipements. Son manque d’appréciation du terrain et son manque de formation se font sentir. Aucune mesure n’est prise afin de l’accompagner.

Les parcs mobiles 1999

. L’arrivée d’un ours slovène sur les estives du Haut-Béarn, conduit les responsables à prévenir les attaques répétées d’ours en zone non sécurisée. L’option des filets a été écartée car jugée trop dangereuse en cas d’affolement du bétail. L’efficacité des fils lisses électrifiés ayant fait leurs preuves comme système de contention mais aussi en protection, l’effort s’est orienté vers une rapidité de mise en œuvre, un faible poids, mais aussi une réduction des coûts. Ces parcs en fils électroplastiques à 4 lignes supportées par des piquets fibre de verre équipés de pédales d’enfoncement, assurent un périmètre efficace de 400 m pour une hauteur de 1.25 ou 1.50 m de haut suivant la longueur du piquet utilisé pour un poids relatif de 50 kg, électrificateur sur pîles compris. Le déplacement d’une extrémité faisant office de portes, ces équipements ont été installés directement par les agents « patrimoniaux »de l’IPHB. Si la technicité de pose était plus ou moins résolue, l’électrification du système était aléatoire : les agents de l’I.P.H.B. n’étant pas former à réfléchir sur une clôture électrique et le seul moyen de déterminer s’il y avait du courant était de toucher le fil avec une herbe avec toutes les peurs que cela peut engendrer. Chose fut résolue par l’acquisition d’un voltmètre digital puis d’un même appareil avec possibilité de détecter les fautes : l’ampèremètre. La tension électrique sur le fil est ainsi contrôlable, par contre la mesure de la prise de terre reste négligée.

. Ces parcs mobiles, une fois installés, restent à la disposition des bergers. L’année suivante, l’éleveur monte son parc avec tous les problèmes de technicité imposés : nombre d’entre eux y voient une contrainte de travail supplémentaire et négligent les fondements essentiels du fonctionnement de la clôture électrique.

Les parcs démontables à structures fixes 2000

   
Parc de Bézur : détails de la porte

. Le parc de protection de Bézur en vallée d’Aspe est l’aboutissement de ces réflexions. Comment impliquer le berger à prendre possession de l’équipement installé, en lui assurant un minimum d’efforts de réflexion et de mise en place pour un maximum de sécurité ?

. La particularité du parc de Bézur réside dans la matérialisation du périmètre : les poteaux d’angles et de soutien des portes restent fixes et chaque ligne de clôture pour un même segment possède un enrouleur qui assure à la fois, la tension et le repli des lignes en fin de saison. D’une hauteur de 1.25 m pour un périmètre à la demande, l’équipement est constitué de 4 lignes électroplastiques alimentées par un électrificateur sur batterie avec panneau solaire. Lors de l’installation, l’entreprise contrôle la tension sur le fil qui avoisine les 9000 Volts et vérifie le système de mise à la terre. Les prises de terre, fixes, en nombre variables de 1 à 6 sont enfoncées dans des puits comblés de bentonite. Cette dernière semble bien durer dans le temps et assure une humidité constante, ainsi qu’une meilleure cohésion du piquet de terre avec le sol. Les portes constituées de 4 cordons élastiques électriques sont démontables en un tour de main et peuvent assurer une ouverture allant jusqu’à 6.50 m. Chaque enrouleur a été numéroté et sa position sur le poteau de soutien est marquée pour plus de commodités lors des opérations de (re)montage. Des pinces de liaison assurent le pontage entre fils.

. Ce parc mise en place en 2001 a rencontré une bonne écoute du berger qui n’a pas eu de difficultés à le mettre en service en 2002.

En conclusion

. La présence de l’ours dans les vallées béarnaises et la production de fromage en altitude ont orienté les éleveurs vers un mode de conduite des troupeaux propre à ces impératifs.

. Les troupeaux ont toujours été parqués la nuit. De plus le gardiennage de jour a été longuement pratiqué par le berger assistés par de chiens de protection :Montagne des Pyrénées ou Patou.

. Les modifications sociales et les contraintes économiques ont fait que nombre d’éleveurs perdent cette habitude ancestrale : en effet, certains envoient leurs brebis taries en montagne sans autre gardien que la montagne elle-même, d’autres considèrent que les parcs sont inutiles et le couchage des brebis se voit éparpillé, d’autres encore considèrent comme une charge le fait de nourrir un voir plusieurs chiens.

. 60 % des attaques se font sur des troupeaux mal gardés.

. Les solutions techniques existent. Le mode de conduite du troupeau trouve aussi son importance : Le gardiennage de jour limite le prélèvement de bêtes, l’accompagnement des brebis par les chiens de protection sécurise le troupeau et enfin, le regroupement des brebis dans les parcs de nuit prévus à cet effet, est un gage de tranquillité pour le berger, de suivi du bétail et aussi de survie pour l’ours…

. Certaines estives sont la cible de prédation par l’ours lorsque ces conditions de conduite ne sont pas observées. L’ours suit le berger indélicat et il est observé sur certaines estives des dégâts répétitifs découlant de la non observation de ces règles : l’estive de Y. a été le siège de nombreux prélèvements alors que le troupeau était conduit par M. X.. Ce dernier change d’estive et les dégâts occasionnés par l’ours apparaissent sur le nouveau site alors qu’ils disparaissent sur l’ancien actuellement tenue par M. Z. Est-ce le parc ou le mode de conduite des troupeaux qui déplace la zone de prédation.

En alliant, le savoir-faire des bergers, la recherche et la formation aux techniques nouvelles de contention et de protection, l’écoute des usagers de l’espace quels qu’ils soient, il est raisonnable d’affirmer que la cohabitation de l’homme avec l’ours pourrait perdurer et que le métier de berger-fromager reste l’image pastorale forte du Haut-Béarn.

  • E.CLos-clôtures électriques-BLEU-protection des troupeaux-contention du bétail-faune sauvage-gestion de l'espace rural-protection des cultures-forêts-exploitations agricoles-estives-alpages-Robert Wojciechowski-clôtures-loups-ours-lynx-sangliers-prédateurs-effarouchements-clôtures high tensile-fils lisses-techniques de pose-mode emploi clôtures électriques

  • Robert WOJCIECHOWSKI Clôtures et Applications sur l’Environnement 64400 Oloron Ste Marie

  • rw 02/22-10/23
  • Aucun commentaire:

    Enregistrer un commentaire