01 juin 2023

30 ans!

Les estives soumises à la prédation, c'était avant? avec l'ours. C'est toujours en actualité, ou de saison. 


Cela fait aujourd'hui 30 années, que je me suis intéressé à la problématique des prédateurs et je suis resté en recherche de, comment au plus juste élaborer des techniques et équipements de protection.

Aujourd'hui et maintenant, l'élévage confronté...  aux loups! et parfois en cumul avec l'ours., et viennent ensuite les lynx et les coyotes.... 

Les perspectives d'une cohabitation entre monde élevage et monde sauvage existent : pour ma part, et OUI! je ne suis pas éleveur, mais impliqué pour avoir osé fomenter des techniques de protection avec l'utilisation des clôtures, avec d'un côté le monde de l'élevage et de l'autre celui du "sauvage"!

Tout d'abord, j'aimerai apporter mon soutien au monde de l'élevage et je ne nie pas la contrainte et les enjeux actuels de vivre avec les grands prédateurs.

Ce que je vois est la prise en charge par la collectivité en accompagnement des mesures de protection, un faible budget dans les dépenses de l'Etat vis à vis de la participation au maintien de l'agriculture en général, en France, accompagné des aides Européennes.

Ce que j'ai vécu au travers de mes activités a été aussi, et cela se poursuit, de l'usage violent des paroles, des attitudes et des actes. Un rapport de force qui obligent à faire tête basse, sourde oreille ! Je n'en rends pas les éleveurs responsables. Je n'accuse personne mais rend dommageable les donneurs d'ordre qui faute d'anticipation, agissent dans la précipitation sans consultation et sans suivi des mesures d'accompagnement. 

Je m'interroge sur les incapacités de montage de plan, et de l'incompétence des missions d'accompagnement : quelles sont les aides et suivis adaptés à la prédation? quelles en sont les adaptations? qui apportent un suivi technique et leurs ajustements ? Comment certains éleveurs  s'octroient-ils un statut de décision sur des zones géographiques et ce sans daigner recourir aux mesures de protection, au détriment d'autres éleveurs de l'arc alpin, précurseurs si je puis dire dans la prédation du loup. 

Sur une indication de clôture électrique un fabricant avait eu l'idée d'inscrire : cette clôture électrique empêche les animaux sauvages de devenir des nuisibles!!! nous étions en 1996. 

En partageant dans des groupes, je pensais que protection face à la prédation avait une prétention de partage. Je rejoins les auteurs de message, jamais assez nombreux qui me proposent de partager leur questionnement et leurs interrogations vis à vis de tel ou tel matériel . Ils ne sont jamais assez nombreux, hélas et beaucoup trop discrets, moins fanatiques?? ou moins fan de polémique, car certainement en attente de solutions et bercés pas moins de certitudes. 
Reste aussi les personnes au regard interrogatif, discrètes, car sachant que l'utilisation des mesures de protection les classe dans le groupe d'acceptation PRO loup ou PRO ours. 

Pour toute mesure, la question du budget revient fréquemment : 
Combien çà coûte tes clôtures?
Combien? et le travail que çà demande? et l'entretien? et pourquoi? pour çà!!! Et les moyens de protection ne sont pas efficaces à 100 % !.

Aucun des moyens de protection ne saurait être infaillible et assurer ses fonctions à 100 % et ce ne sera pas avec une clôture ou des chiens que la prédation sera un souvenir. Je pense que seule la combinaison d'équipements pourrait être productive. Combinaison n'est pas un amoncellement de mesures, l'association d'équipements revient à en filtrer les usages et ce, de manière réfléchie.


Les enclos font partie de cette association de moyens : et sont citées pour une efficacité parfois stupéfiante par certains organismes : notamment l'utilisation des filets électrifiables qui n'a pas ma faveur.

Je refuse le filet pour son concept, un filet est pour moi un équipement pour attraper, emprisonner, porter, filtrer, contenir et sa combinaison avec des électrificateurs de clôture est bien trop aléatoire... mais faute de mieux, son utilisation reste préconisée...
J. M. Landry dans ses expérimentations les rend efficaces à +- 70 %...
Agridéa en Suisse, considère la clôture comme la plus efficace des mesures.
En Allemagne, elles sont recommandées et la Belgique les sous entend comme très utiles.

Je comprends les équipements de protection, OUI, c'est un fait et je me revendique comme personne instruite sur le sujet et ce depuis 1993.
93, date à laquelle j'ai opté de passer du paysagisme à la pose d'enclos et d'aménagements en montagne., en recherchant ADAPTATION, au terrain, pour l'animal à contenir, à celui qu'il faudrait exclure, à la technicité et au temps imparti dédié aux entretiens par le propriétaire du site.

Au travers de ces équipements je me suis intéressé aux techniques d'effarouchements, souvent introduites depuis l'Australie, la Nouvelle Zélande, l'Afrique, les Etats Unis, le Canada. Je cite ces pays pour avoir conversé avec les utilisateurs mais le monde entier reste confronté aux prédations et doit faire face à tout type d'animaux représentant une menace économique des biens : des insectes, des rongeurs, des volatiles et d'autres plus lourds ou dangereux, hippopotames, panthères, tigres ou éléphants.


0 attaque et 0 prédation avec un seul équipement et vous êtes en déroute.
0 dégât pour le monde de l'élevage, et ce sera l'ordre de l'inconcevable.
Et même le tir à vue ne semble pas apporter LA réponse attendue. et oui, le tir fait partie du panel des mesures d'accompagnement.
Pour avoir rencontré nombre d'éleveurs, je partage le désespoir de rencontrer des bêtes tuées.

Tuées n'est pas le terme, il faut savoir que la bête se fait manger vivante, les tripes à l'air, les crocs sont figés puis arrachent la chair. Et nombreux sont ceux qui ont mis en place des mesures d'accompagnement contre la prédation de grands carnivores...sans avoir obtenu le résultat escompté! Interrogeons! Les efforts sont importants MAIS INSUFFISANTS, car force est de constater que les équipements qui ont couté la peau du Q n'ont pas empêché l'horrible constat! Pourquoi? Contrairement à une pathologie, il n'existe pas de médicaments ni de consultations possibles afin de doser les moyens dépensés.

Faute d'expériences? peut être, par manque d'informations? certainement, absence de suivi? aussi.... la liste peut être longue.


La problématique ne se construit pas sur un fait de mauvais emploi mais peut se définir à une absence de mesures conjointes et établies pour une zone d'exclusion, si je peux appeler cela comme çà... je propose et cela m'est facile! d'accompagner les personnes en demande. Ce qui peut être ridicule pour certains et pertinent chez d'autres.
Je propose des outils et des réflexions: à vous d'en saisir l'opportunité et de forger vos propres outils...sachant qu'il est plus facile de dire que de faire!!!


Et comme me disait S. Merveille avec qui j'ai eu la chance de partager : "En rando, en raquettes, le guide ne marche pas à votre place, la carte IGN n’empêche pas les orages, la météo ne vous indique pas le chemin, les panneaux n’évitent pas le brouillard et la connaissance de la neige n’arrête pas les avalanches mais le tout combiné maximise vos chances d’arriver au bout du chemin."

Et il ajoute : "Chacun doit faire son propre chemin et accepter les détours des sentiers et considérer les obstacles en fonction de ses handicaps qui le confrontent à différents obstacles qui ne sont peut-être pas les mêmes que pour l’Autre. "

Que seraient mes conclusions, s'il devait y en avoir? 
  •  La prédation par les loups, les ours ou coyotes pour ce qui nous intéresse et le rejet faute d'aptation des moyens de protection mènent vers une dégradation des conditions de vie et de travail du monde de l'élevage.
  • Nous ne parlons plus de brebis, mais incluons la prédation sur vaches, chevaux, cochons et poules!
  • Comment retrouver et donner un sens à sa vie... notamment dans des secteurs décrits comme défavorisés, lisières, bas de versants boisés, secteurs éloignés, pentus… 
  • Avec une accumulation des contraintes : stress, perte de sommeil, recherche des animaux, euthanasier les blessés mortellement, remplir les formulaires d'indemnisation.... et faire face aux autres usagers qui haranguent parfois les éleveurs en se disant en faveur du loup et de souligner l'inefficacité des moyens mis en oeuvre. 
  • Faudra-t-il se promener dans un pays de peur? d'attaques de loup, ou de chiens de protection?  
  • Le peuple des loups s'est habitué au monde humain... Nous ne sommes pas au Canada, où loups et autres espèces évitent l'odeur de l'homme. 
  • Nos paysages sont trop imprégnés de nos odeurs et de nos activités... 
  • Mais comment planifier le tir d'élimination d'un individu "rebelle" afin de limiter le braconnage incontrôlé?
  • Les loups sont très intelligents : comment leur faire retrouver la peur de l'homme? 
Par contre nombreux restent les convaincus du çà chez moi, çà ne marche pas... OK, je respecte tout en espérant que l'existence de ces pages dédiées à ce qui pourraient fonctionner donnent des ID lumineuses à ceux qui espèrent limiter les dégâts et vivre de leur travail...


L
es moyens de protection sont très imparfaits. On désire protéger un élevage pastoral moderne avec des méthodes archaïques: un grand nombre d’heures de travail non rémunératrices, des chiens de protection en liberté, des parcs de nuit source de pollution, des clôtures que les loups franchissent.

Il serait bienvenu le temps de rassembler les techniques de protection et d'en adapter leurs usages pour tel environnement, tel prédateur, telle exploitation et d'adopter ces techniques sur un territoire large car fréquenté par les prédateurs.

A SUIVRE
 



Tout de bon!

rw 06/23-11/23



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