CARNIVORES avant carnivores.
Nouvelles du Monde : un article du 11/05/2023 écrit par A. Fernandez
Traduction DEEPL et annotations, photos Robert Wojciechowski
Il y a environ 42 millions d’années, au milieu de l’Éocène, les premiers Carnivores sont apparus en Amérique du Nord. Je ne veux pas dire par là qu’avant cette date il n’y avait pas d’animaux qui mangeaient de la viande, je parle de l’ordre des Carnivores, le groupe de mammifères qui comprend les hyènes, les mangoustes, les genettes et les civettes, les félidés, les canidés, les ours, les ratons laveurs et les coatis , mustélidés , mouffettes, lions de mer, morses, phoques…
A la rigueur, l’ordre des Carnivores est composé du dernier ancêtre commun des chiens et des chats et de tous leurs descendants. Il est un peu déroutant qu’en espagnol nous appelions les animaux qui mangent de la viande de la même manière que ce groupe de mammifères, car tous les animaux qui mangent de la viande, comme le Tyrannosaurus, n’appartiennent pas à l’ordre des Carnivores, ni toutes les espèces de l’ordre de "Les" carnivores mangent de la viande : le panda, par exemple, est presque exclusivement herbivore. Pour éviter toute confusion, nous appellerons les membres de l’ordre des Carnivores “vrais carnivores”.
Avant que les vrais carnivores ne soient les prédateurs dominants, d’autres groupes de mammifères jouaient ce rôle. L’un de ces groupes était celui des Créodontes.
Les créodontes sont apparus au Paléocène, il y a environ 63 millions d’années, en Amérique du Nord, où ils sont devenus les prédateurs terrestres dominants. À la fin de cette période, il y a environ 61 millions d’années, ils se sont répandus en Afrique et, à l’Éocène, ils ont atteint l’Europe et l’Asie. À la fin de l’Oligocène, ils se sont éteints en Europe et en Amérique du Nord, mais ils ont survécu en Afrique et en Asie jusqu’à la fin du Miocène. Ils n’ont jamais atteint l’Amérique du Sud, qui était une île à l’époque, ni, bien sûr, l’Océanie.
Au cours de l’Éocène, il y a entre 56 et 33 millions d’années, ils étaient les prédateurs dominants du Vieux Continent et de l’Amérique du Nord, jusqu’à ce qu’ils soient remplacés par de vrais Carnivores. Bien que leur position sur l’arbre évolutif des mammifères ne soit pas entièrement claire, leurs plus proches parents vivants semblent être les pangolins.
RICHARD BIZLEY / PHOTOTHÈQUE SCIENTIFIQUE
Paysage forestier éocène. Oeuvre d'un paysage forestier de la Baltique à l'Éocène (il y a 56 à 34 millions d'années). Cette région se situe maintenant dans le nord de l'Europe. En haut à gauche, une araignée assassine (Archaeidae) est sur le point de bondir sur une araignée sauteuse (Saltacidae), qui à son tour est sur le point de sauter sur une phrygane (en haut à droite) coincée dans de la résine suintante. Fossilisée, cette résine forme de l'ambre. En bas à droite se trouve une chrysope brune (Sympherobius siriae). En arrière-plan, deux primates (Europolemur) sur un arbre tombé se méfient de l'oiseau géant incapable de voler (Gastornis, centre gauche) qui cherche une proie. Près du centre, près du ruisseau, se trouve un cheval ancestral (Propalaeotherium).
Les créodontes sont divisés en deux grands groupes, les oxyénidés et les hyénodontidés. Le premier, le plus ancien, est apparu en Amérique du Nord, et s’est répandu sur le Vieux Continent au cours de l’Éocène. Les hyénodontidés, pour leur part, se sont répandus en Eurasie et en Amérique du Nord depuis l’Afrique. Les premiers créodontes étaient petits, de la taille d’un chat, et étaient probablement des animaux omnivores et opportunistes qui se nourrissaient d’œufs, d’oiseaux, de petits mammifères, d’insectes et même de plantes. Vers la fin du Paléocène, les premiers grands créodontes carnivores sont déjà apparus en Amérique du Nord, comme Dipsalidictis, de la taille d’un puma.
Le crâne du créodonte est long et étroit, avec un rétrécissement caractéristique derrière les yeux. Le cerveau est petit. La crête sagittale, une extension osseuse au sommet du crâne qui soutient les muscles de la mâchoire, est large. Chez de nombreuses espèces, la tête est assez grande par rapport à la taille du corps. Les créodontes ont des pattes relativement courtes, avec cinq orteils griffus.
Les canines sont toujours longues et pointues. Les incisives latérales sont grandes, tandis que les centrales sont généralement petites. Les prémolaires sont simples. Les créodontes ont deux ou trois paires de molaires carnassières, de grandes dents qui sont constamment aiguisées par le frottement et qui coupent la chair et les os comme des cisailles, bien qu’en général une seule paire soit fonctionnelle.
Sarkastodon est un genre éteint et fossile de très grands mammifères carnivores créodontes de la famille également éteinte des oxyaenidés et de la sous-famille des oxyaeninés.
Chez les oxyénidés, les dents carnassières sont les premières et deuxièmes molaires supérieures, tandis que chez les hyénodontidés, ce sont les deuxièmes et troisièmes molaires inférieures. En cela, ils diffèrent des vrais carnivores, dont les dents carnassières sont la dernière prémolaire supérieure et la première molaire inférieure. Au moins chez les hyénodontidés, les dents de lait ont été remplacées plus lentement que chez les vrais carnivores.
Tout au long de leur évolution, les créodontes ont exploré de nombreuses formes que les vrais carnivores répéteraient plus tard. Parmi les créodontes on trouve des espèces semblables aux chiens, chats, ours, carcajous, pumas, tigres à dents de sabre, hyènes… Bien qu’il existe aussi des formes originales :
Apterodon (twitter) était un fouisseur semi-aquatique semblable à une loutre, bien qu’avec un front fort pattes à creuser, comme celles d’un blaireau, qui vivait sur les côtes de l’Afrique du milieu de l’Éocène à l’Oligocène, et se nourrissait d’invertébrés tels que crustacés et mollusques à carapace.
Il y avait aussi des espèces plus grandes que les plus grands carnivores d’aujourd’hui : le plus grand oxyénidé connu,
Sarkastodon,( Fan Casting) atteignait 10 pieds de long et 1800 livres de poids, et avait la taille et l’apparence d’un gros ours. Il vivait en Mongolie à la fin de l’Éocène, il y a 35 millions d’années, et traquait probablement de grandes proies, comme les brontotheres, les callicotherines et les rhinocéros. Parmi les hyénodontidés, il existe des espèces encore plus grandes :
Simbakubwa, swahili pour « grand lion »( watamukenya.net), qui vivait au Kenya au début du Miocène, il y a 23 millions d’années, pesait plus de mille kilos et était plus gros qu’un ours polaire. Il se nourrissait probablement de rhinocéros et de mastodontes.
Les derniers créodontes se sont éteints il y a environ onze millions d’années.
Le dernier genre était Dissopsalis, un prédateur de deux mètres de long, comprenant une queue de 90 centimètres, un demi-mètre de haut au garrot et un poids d’une trentaine de kilos, qui vivait en Asie, du Pakistan à la Chine.
Plusieurs raisons peuvent expliquer la défaite des Créodontes devant les vrais Carnivores : leur cerveau était plus petit, leurs dents les limitaient à consommer exclusivement de la viande, et leur système locomoteur était moins efficace, et avec moins de mobilité, de sorte qu’ils ne pouvaient utiliser que la mâchoire pour attraper sa proie. Ce dernier peut être la raison de la plus grande taille relative de la tête chez les créodontes. Bien qu’il ne soit pas clair si leur extinction était due à la concurrence directe avec les vrais carnivores, ou s’ils ont simplement profité de leur disparition...
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rw 05/23-10/23
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