12 juillet 2023

TENSIONS PARASITES

 Une tension parasite (également appelée tension de "picotement") est une tension présente dans le métal, un collier, un tuyau, un conduit, etc. Cette tension est habituellement provoquée par un courant qui tente de revenir au transformateur par le trajet le plus facile. 

Les tensions parasites peuvent incommoder les animaux de la ferme:  par exemple, si une vache touche une mangeoire porteuse d'une tension parasite, elle subit un choc lorsque le courant la traverse. 

   123RF

La plupart des animaux de la ferme réagissent à des tensions qui passeraient inaperçues chez l'homme. Ainsi, ils peuvent laper l'eau au lieu de boire normalement ou laisser de la nourriture dans une mangeoire. 

Ils hésitent quelquefois à aller dans des endroits où ils ont déjà ressenti des chocs électriques, par exemple dans une stalle comportant de la quincaillerie, un plancher en béton humide; ils refuseront parfois de bouger. Une fois confinée, ils peuvent sauter, déféquer et ruer, ce qui crée des problèmes de contrôle. 

Le changement dans le comportement d'un animal est habituellement la première indication de la présence d'une tension parasite. Toutefois, étant donné que les réactions d'un animal peuvent être provoquées autrement, il est conseillé de demander à un électricien ou à un autre spécialiste d'effectuer des essais approfondis à l'aide d'un appareil assez sensible pour détecter les basses tensions. Le spécialiste doit être expérimenté dans la mesure des tensions parasites. 

Bien que la recherche n'ait pas établi que les tensions parasites provoquent directement la diminution de la productivité des animaux, il est bien possible qu'elle la provoque indirectement. Par exemple, une comportement désordonnée peut masquer la détection des chaleurs et empêcher l'accouplement en temps opportun. 

NIVEAUX DE TENSION NUISIBLES 

La plupart des animaux de la ferme ont une résistance électrique de beaucoup inférieure à celle des humains. Par exemple, la résistance d'une vache est d'environ 360 ohms  pour un courant électrique passant de la bouche aux quatre sabots. La vache peut donc ressentir des tensions qui passeraient inaperçues chez l'homme. La plupart des vaches perçoivent un courant aussi faible que 4 mA (milliampères), certaines pouvant percevoir un courant de 2 mA. 

Considérons le cas d'une vache qui peut percevoir un courant de 2 mA (0.002 A). 

À partir de la loi d'Ohm (ampères x ohms = volts), calculons la tension qui lui donnera un choc : 0,002 x 360 = 0,72 V. Si la vache tente de manger ou de boire dans une auge métallique, elle pourra percevoir une tension aussi faible que 0,72 V entre l'auge et le plancher en béton!  

Un cochon en croissance de 45 kg a une résistance d'environ 930 ohms entre la gueule et les sabots, c’est-à-dire environ 2,5 fois celle d'une vache. Dans son cas, il faut une tension de 1,86 V pour entraîner un courant de 2 mA. Lorsqu'ils ont le choix, les cochons en croissance évitent les auges qui leur transmettent un courant supérieur à 0,5 mA. S'ils n'ont pas le choix, ils pourront tolérer un courant de 5 mA, mais il est possible que cela les empêche de boire suffisamment d'eau. 

Essayez d'éliminer les tensions parasites supérieures à 0,5 V, car si vous ne les percevez pas (notamment si vous portez des bottes en caoutchouc), il est possible que les animaux les ressentent. 

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Voici les principaux symptômes provoqués par la nuisance de courants parasites chez la vache. (©actu.fr)

Voici les principaux symptômes provoqués par la nuisance de courants parasites chez le porc. (©actu.fr)

Les courants parasites en élevage

Il ne s’agit pas de décharges violentes mais plutôt de vibrations continues sur l’organisme qui à terme provoquent de l’usure. C’est comme un burn-out chez l’être humain. »

François Deschamps, ingénieur RTE (réseau de transport d'électricité) et référent national sur les champs électromagnétiques affirme qu'il « n'y a pas de raison de penser que les champs électriques et magnétiques à 50 Hertz (la fréquence de fonctionnement du réseau électrique français) aient des effets directs sur les animaux. »

Pour lui (et selon les études réalisées par RTE), les seuls effets possibles sont des effets indirects : « Les tensions et courants parasites peuvent être générées par les lignes à haute tension entre autre (c'est ce qu'on appelle les effets d'induction), mais aussi et surtout par des installations électriques de l'exploitation si elles sont mal isolées ou défectueuses. » 

Installations électriques et mises à la terre hasardeuses, structures métalliques de grandes dimensions, milieux acides (effet de pile), etc. : l'élevage est un lieu amplificateur des phénomènes électriques parasites. 

Pourtant, l'installation électrique relève de la sécurité. 

L'expert insiste : « Il faut éviter que les masses métalliques soient flottantes. Cornadis, logettes, abreuvoirs... : toutes les structures doivent toutes être mises à la terre. Et l'installation doit comporter une boucle de fond de fouille (un fil de cuivre qui fait le tour complet du bâtiment permettant de se connecter partout à la terre). »


Une installation électrique réglementaire comporte des disjoncteurs différentiels. (©François Deschamps)

Rechercher les causes possibles et faire un audit électrique

Nervosité, troubles du comportement, réduction du nombre de passages au robot, défécations durant la traite... : ces perturbations traduisent une situation de stress « mais qui peut être due à de nombreuses causes », souligne Arlette Laval, expert vétérinaire auprès du GPSE (groupement permanent pour la sécurité électrique en milieu agricole).

« La situation de l’élevage doit être étudiée attentivement grâce à des audits zootechniques et sanitaires. » Pour cela, les éleveurs disposent de plusieurs outils : indicateurs de production, caméras, compteurs d'eau à placer sur les abreuvoirs...

Et l'outil principal : l'audit électrique. « On recherche toutes les tensions supérieures à 500 mV en courant alternatif en 50 Hertz, et 2-3 volts en courant continu », explique la vétérinaire. Mais l'audit est fastidieux : « Il faut mesurer les tensions sur tous les points sensibles de l'élevage : les cornadis, les abreuvoirs, la salle de traite, etc.  En plus on n'a pas la certitude que le phénomène perturbant soit permanent, donc il faudrait même faire des enregistrements sur la durée. »

Et puis, « dans certains cas, les troubles restent inexpliqués, laissant suspecter une origine tellurique, pouvant impliquer des failles ou des rivières souterraines, souvent mises en avant par des géobiologues, sans qu’aucune validation scientifique n’ait pu être réalisée à ce jour. »

."Aucune étude n’aurait permis de mettre en évidence un effet direct des champs électriques et magnétiques de fréquence extrêmement basse sur la santé des animaux d’élevage. En revanche, des tensions et courants électriques parasites peuvent apparaître dans les installations agricoles et les champs électriques et magnétiques en sont une des sources possibles. En tout état de cause, si les tensions et courants parasites peuvent avoir un effet sur les animaux, ce ne peut donc être qu’un effet indirect des champs."

L’élevage, milieu sensible.

Les installations d’élevage sont propices à la manifestation des tensions et courants parasites. Les structures métalliques de grandes dimensions, comme les charpentes, les barrières, les mangeoires ou les cornadis favorisent leur apparition et leur circulation. Par ailleurs, la présence d’animaux dans ces bâtiments maintient les sols et bétons humides ce qui est également un facteur favorable à la manifestation de ces phénomènes et également à l’apparition d’effets électrochimiques (dits aussi effets de pile).

L’animal plus sensible que l’homme 

De par leurs caractéristiques physiologiques, les animaux présentent une sensibilité à de faibles tensions et courants qui pour l’homme seraient imperceptibles. Tout est affaire de contact ou plutôt de résistance de contact : ainsi un animal venant boire ou manger établira un contact avec le museau (ou le groin) tandis que ses pieds restent en contact avec le sol, qui reste toujours humide dans un bâtiment d’élevage (étable ou porcherie). Dans les deux cas le contact est humide, donc faiblement résistant, et facilite donc le passage du courant. Dans les mêmes locaux, l’homme touchera une partie métallique avec la main et sera isolé du sol par des chaussures ou des bottes. Il s’agit là de contacts secs, donc fortement résistants et qui empêchent donc la circulation des courants : les courants parasites seront donc imperceptibles.

Ainsi, les seuils de sensibilité des gros animaux d’élevage, bovins et porcins, sont de l’ordre de quelques milliampères et/ou quelques volts. Il s’agit là de données générales car il peut y avoir des variations importantes entre races animales et entre individus.

De telles valeurs de tensions et courants sont dans l’absolu sans danger pour les animaux car bien en deçà des seuils de risque d’électrisation. Le phénomène n’est donc pas comparable aux décharges électriques que peut donner une clôture électrique par exemple. Cependant, dans certains cas, les petits chocs électriques perçus peuvent induire du stress chez les animaux et à la longue modifier leur comportement et dégrader leurs performances. Par exemple, si une vache a une sensation désagréable chaque fois que son museau entre en contact avec l’eau d’un abreuvoir, elle espacera ses visites et consommera moins d’eau ce qui entrainera inévitablement une baisse de sa production laitière.

Tensions de contact et tensions de pas

Dans certains cas, des courants parasites peuvent circuler dans le sol lui-même. La distance qui sépare les pattes avant et arrière d’un animal peut être suffisante pour qu’une tension naisse entre ces pattes et soit suffisamment élevée pour que l’animal la ressente. C’est ce qu’on appelle la tension de pas.

Des cas d’électrocution d’animaux durant un orage sont régulièrement rapportés bien que la foudre soit tombée à distance de l’animal. C’est la tension de pas (et le courant qu’elle fait circuler dans le corps) qui explique pourquoi la foudre tue bien plus d’animaux que d’hommes : pour un quadrupède, le courant circulant entre les pattes avant et arrière passe dans la région du cœur, tandis que pour l’homme (bipède) un courant circulant entre les jambes ne remonte pas jusqu’au cœur.

L’autre situation classique est celle de l’animal venant toucher une structure portée à un certain potentiel électrique. On parle alors de tensions de contact.

On mesure une tension de pas en plantant deux électrodes dans le sol connectées à un voltmètre. Classiquement, on fait cette mesure avec une distance de 1 m entre les électrodes, correspondant donc grosso modo à la longueur d’un pas.

Les études en laboratoire

En conditions de laboratoire, en appliquant des tensions parasites élevées (plusieurs volts), on a pu mettre en évidence des effets sur le comportement des animaux et même sur leur croissance ou leur productivité de lait. Néanmoins, il s’agit de conditions qui ne se retrouvent que très rarement dans les conditions réelles des élevages. Dans la très grande majorité des cas réels, les effets restent très limités, même s’ils ne doivent pas être négligés.

En France, de telles expérimentations ont été menées à la ferme expérimentale d’AgroParisTech (ancien nom : INA) en coopération de la profession agricole. On y a notamment étudié l’impact des courants parasites sur le comportement animal et la production laitière et sur la qualité de la viande de boucherie. Ces études ont fait l’objet d’une thèse de doctorat et de publications dans des congrès et revues internationales. En conditions de laboratoire, les seuils de sensibilité des animaux étaient de l’ordre de 2 à 3 volts. 

Le rapport de l’ANSES : pas d’effet direct des CEM

Suite à une saisine des ministères, la question de l’effet des champs électromagnétiques sur les animaux d’élevage a fait l’objet d’un rapport de l’ANSES publié en 2015 et intitulé « Conséquences des champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences sur la santé animale et les performances zootechniques ».

Le rapport fait notamment une importante synthèse bibliographique des études publiées sur ce sujet et les conclusions en sont que « les données de la littérature disponibles sur les animaux de rente ne permettent pas de conclure sur un effet majeur et spécifique des CEM sur les performances et la santé des animaux ».

A noter que le rapport de l’OPECST de 2010 (principalement centré sur la santé humaine) aborde également la question de l’influence des CEM sur la santé animale et ses conclusions sont tout aussi claires : « Une bibliographie scientifique internationale nombreuse et ancienne montre que les champs électriques et magnétiques ne sont pas directement à l’origine de pathologies vétérinaires ».

Par contre, comme toutes les autorités qui se sont penchées sur la question, l’ANSES indique que les effets indirects des CEM sont bien connus. Néanmoins, l’effet reste faible et difficile à discerner parmi les nombreux autres facteurs qui peuvent affecter les performances d’un élevage. L’ANSES indique ainsi que «  leur impact sur le niveau de performance et l’état sanitaire des animaux (mammites chez la vache laitière par exemple) dans le contexte multifactoriel des élevages reste mal connu ».

Les animaux pas tous aussi résistants

Le seuil de perception des phénomènes électriques varie selon les espèces en fonction de leur résistance corporelle (exprimée en ohms). Ainsi, les bovins sont les plus sensibles aux phénomènes électriques, suivis des porcs, des moutons et enfin des volailles, ces dernières étant dotées d’une résistance électrique nettement plus élevée que les autres espèces.

Les experts du GPSE estiment que la circulation d’un courant d’un milliampère environ correspond au seuil de perception des bovins, soit une tension de 0,5 volt (500 millivolts). Mais les éleveurs dont les vaches sont victimes de ces phénomènes ont effectué leurs propres mesures et contestent ce seuil de perception. Serge Provost, président de l’association Animaux sous tension, indique que les vaches perçoivent les courants électriques à partir de 0,3 volt. 

Quels seuils de danger ?

Les experts du GPSE affirment que le seuil de perturbation, c’est-à-dire celui à partir duquel l’animal est perturbé et que sa production est diminuée, est difficile à apprécier. Pour Serge Provost, cela dépend de chaque animal et de son patrimoine génétique  : Les animaux sont comme les êtres humains, chacun possède son propre seuil de tolérance à la souffrance. C’est pourquoi il est si difficile de faire comprendre que certaines vaches sont affectées et d’autres pas. »

Quant au seuil de nocivité, des analyses menées dans la ferme expérimentale d’AgroParisTech (donc en conditions de laboratoire et non en conditions réelles d’élevage) ont conclu que chez la vache, il n’y a pas de baisse de la production et de l’abreuvement en-dessous de 4 milliampères (2 à 4 volts de tension). Chez le porc, des modifications dans l’abreuvement ont été notées à partir de 3 ou 4 V, mais pas d’effets sur la santé et la reproduction en-dessous de 8 volts.

Lorsque des courants parasites sont suspectés comme la cause des troubles existants dans un élevage, chambres d’Agriculture et experts du GPSE proposent certaines solutions de diagnostic et de correction.

En revanche, si les effets des courants électriques sur les animaux sont de mieux en mieux connus et maîtrisés, un très grand flou demeure autour de l’impact des ondes et des champs magnétiques. Et pour cause, la recherche à ce sujet est quasi inexistante.

Les courants électriques parasites peuvent être d’origine interne à l’exploitation, comme par le biais de clôtures électriques.

Expérience en Suisse

Suisse Tessin

Nous sommes en Suisse, dans le TESSIN, un éleveur désire que sa production laitière "reviennne" à la normale: Ses chèvres ont baissé en lactation et il désire mettre en place des clôtures électriques et rationner son pacage...

Le branchement de la clôture électrique, sa mise à la terre nous interroge! elle est branchée sur les structures métalliques du hangar...De plus le courant est conduit par des fils électriques domestiques...

Notre constat : ne jamais se brancher sur une terre domestique, pour la maison, ET, n'utilisez pas de fils domestiques, la gaine autour des fils protège des 640 Volts et vous êtes en haute tension, jusqu'à 10 000 volts voir plus. 

Cela vaut pour la prise de terre comme l'amenée du courant. Revenons à nos chèvres! 

Lorsque votre clôture est à la masse,

La terre accueille 1 000, 2 000 ou plus en Volts.

Et la terre est sur le bâtiment.

Et voilà comment les biquettes sautent en l'air au milieu de la traite, d'autres ne veulent plus y aller, je dis biquettes mais aussi les vaches, tout animal : cas classique d'une terre qui affecte le bâtiment. Le seul souci pour cet éleveur est découvert dès notre arrivée : la chute de lactation semble venir de sa salle de traite! qui était sous tension, juste pour une prise de terre, la terre de son électrificateur. 

Les fils d'amenée du courant entrent en contact avec des armatures métalliques du bâtiment

TESTEZ LA PRISE DE TERRE de l'électrificateur: Utilisez votre testeur DIGITAL entre le sol et votre piquet de terre. Il y aura toujours une certaine tension enregistrée, mais si elle est supérieure à 500 volts, vous devez REVOIR votre mise à la terre.

Si vous n'avez pas de testeur, , vous devriez en avoir un! 

Mais si vraiment vous ne pouvez pas en avoir, placez une main sur le sol et touchez le piquet de terre avec l'autre. Un léger picotement est acceptable, mais si vous le ressentez vraiment, il y a un problème.

Si le chien qui vous accompagne saute en l'air et part en couinant, c'est plus grave mais çà arrive....

Revenons aux chèvres! 

Le seul souci pour cet éleveur est découvert dès notre arrivée : la chute de lactation semble venir de sa salle de traite! qui était sous tension, juste pour une prise de terre , la terre de son électrificateur. Visite en images!

En premier des fuites dues à la mauvaise qualité des isolants! Sur la photo, il est utilisé du fil électrique domestique, isolant à +- 640 V et non à 5 ou 10 000 Volts.


1 200 V de perdus dans le bâtiment, déjà...   Ensuite vient le contrôle du lactoduc...

   BINGO , 4 500 Volts!!!

   La laiterie affiche 2 200 Volts!
  
     et les tablettes transportent 700 Volts!
Nous avons refait une terre normalisée pour l'emploi de clôtures électriques et à l'invitation de l'éleveur, et de divers partenaires, sommes restés une semaine ...afin de parler, communiquer sur la bonne impulsion.

Une bonne clôture, 5 000 Volts et pas d'ampères donc pas de fuites, donc à la terre - de 500 Volts maximum, le moins possible, étant le mieux., sinon toujours en rechercher la cause, une fuite même petite peut annuler à terme l'efficacité de votre enclos...voir modifier le comportement de vos animaux!




 rw 07/23-10/23













 
 




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