04 avril 2022
"PROTECTION" ....contre les grands prédateurs
18 mars 2022
ENTRE FAUVES
Un livre m'a bouleversé, interrogé : quelle serait la place du sauvage dans un mode vidé d'animalités.
Le sauvage, entre pro et anti, la chasse, le sentiment d'exister... Croire encore et encore et entrevoir une réalité.
L'ours que j'ai ennuyé de par mes systèmes de "protection", que j'ai côtoyé, senti, sans apercevoir sa silhouette, partageant ces espaces emplis de solitude et grouillant de mille vies.
Et le lion, roi parmi les animaux , décrit comme tel...
Et ce livre, de 370 pages, que je dévore. Voyage en Namibie et en Vallée d'Aspe!
Chasseur, protecteur, éleveur, et l'animal ou le "sauvage",, quatre entités que les différences opposent et dont les rôles à tour de rôle s'inversent. Du prédateur chasseur devenu la proie, un roman où je me retrouve seul aussi dans le questionnement de mes propres réflexions : Que fait-on? Où va l'humanité? entre l'instinct de survie et l'instinct de chasse, que reste-t-il de ma part sauvage?
Mordre ce livre, le dévorer, se poser et pleurer, ENTRE FAUVES de Colin Niel
17 mars 2022
FRANCHISSEMENT de COURS D'EAUX
Les cours d'eau, les rivières, présentent un défi unique lorsqu'il s'agit de vouloir faire traverser une ou des clôtures électriques. L'eau et l'électricité ne faisant tout simplement pas bon ménage.
Canada rivière Rat: franchissement de clôture et barrage non électrifié pour les utilisateurs de canoë FUN CROSS RIVER
Franchissements électrifiés, ... les plus employées ...
Quels sont les avantages ?
Elles empêchent les animaux de sortir par le lit de la rivière lorsque le niveau d'eau est bas.
Elles permettent aux débris de passer en dessous ou à travers elles.
Elles peuvent être construites dans presque toutes les tailles et longueurs.
La longueur des chaînes de suspension peut être facilement ajustée.
Un contrôleur de crue! oui, empêchera la perte de puissance lorsque le niveau d'eau monte(flood gate).
Ultime option pour une grande barrière d'inondation : l'utilisation de son propre électrificateur, ce qui ne compromettra pas l'intégrité de l'ensemble de la clôture électrique. attention il est dangereux et interdit de brancher deux électrificateurs sur une même ligne.
Franchissement pour de petits cours d'eau alimentés ou non
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STAFIX Schéma d'une petite vanne de crue
Lorsque la clôture électrique traverse un ruisseau ou un petit canal, un fil ou un câble fin, isolé des poteaux à chaque extrémité, est tendu à travers le cours d'eau. Des chaînes sont ensuite attachées à ce fil et sont placées de manière à pendre juste au-dessus de la surface normale de l'eau, créant ainsi une porte, une vanne de crue. La clôture est ensuite reliée à cette barrière de crue par un contrôleur de barrière ( flood gate) qui limitera l'alimentation de la barrière de crue si elle entre en contact avec l'eau lorsque la rivière monte. L'eau touche la chaîne électrifiée - le flood gate désactive l'alimentation du courant sur la ligne immergée - les lignes supérieures restent alimentées et ainsi de suite, possibilité de créer des sections de lignes sous "fusibles"...- Cette structure constitue une barrière électrique efficace, ainsi qu'un rideau à travers lequel les eaux de crue peuvent continuer de s'écouler.
Si le niveau du cours d'eau monte lentement, la longueur des chaînes peut être ajustée à l'aide de petits crochets en S, en fil métallique. Il suffit d'accrocher les chaînes de quelques maillons pour les maintenir au-dessus du niveau de l'eau.
Il est conseillé d'incorporer un interrupteur dans la conception. Premièrement, cela permettra d'accrocher les crochets en S à la chaîne sans se faire électrocuter (pieds dans l'eau main sur le fil, attention les dégâts!) voir fortement choqué. Deuxièmement, si l'on prévoit que le niveau d'eau restera élevé pendant un certain temps, on peut isoler la barrière anti-inondation du circuit général de la clôture.
Franchissement pour des crues de grande taille, pour le fun.
Franchir un large passage de rivière peut être très difficile, surtout lorsque le débit de la rivière peut changer, parfois très rapidement, d'un simple filet d'eau à un torrent déchaîné.
Le Natal Parks Board, dans les années 80, a été confronté à ce défi sur la rivière Umfolozi, et voici comment il l'a relevé. Il s'agit d'un parc d'Afrique du Sud où se "côtoient" l’éléphant, le lion, les rhinocéros noirs et blancs, le léopard et le buffle mais aussi les girafes, antilopes et gazelles de tous poils, guépards, crocodiles, et j'en oublie...
Premier problème rencontré a été la très, mais très longue portée, donc du poids et affaissement des lignes. (Si les berges d'une rivière, de part et d'autre de l'emplacement du passage, ne sont pas assez hautes, la section centrale peut ne pas avoir la hauteur suffisante pour dégager l'eau).
Ils ont surmonté ce problème d'affaissement en attachant une maille de type Ursus Lourd à la face inférieure du câble supportant les chaînes. Cela a donné au câble une plus grande rigidité et a réduit l'affaissement.
Deuxièmement il fallait réduire la mauvaise conductivité. Les mauvaises connexions à chacun des centaines de maillons de la chaîne constituant le rideau de chaînes réduisaient la puissance mesurée aux extrémités de chaîne. Ce problème a été résolu en réduisant la longueur des chaînes tout en remplaçant la partie fixée au grillage par une barre ronde de 6 mm et en soudant des longueurs de chaîne plus courtes au bas de la barre. De cette façon, ils ont amélioré la conductivité tout en restant capables d'ajuster la longueur des chaînes avec des crochets en S. Ils ont également réduit le poids en soudant des longueurs de chaîne plus courtes à la base de la barre.
Le problème du poids encore : en diminuant la largeur de la partie de la vanne de crue proprement dite, de sorte qu'elle ne couvre que la largeur atteinte par l'eau lors d'une crue normale. Ensuite, ils ont installé des sections de clôture dites perdues entre la zone couverte par la voie d'inondation et les berges d'implantation de la clôture. Ces sections pouvaient être remplacées, si elles étaient endommagées, lors d'une crue exceptionnelle.
Le problème de la mise à la terre ensuite, sur le sable sec de la rivière, qui est un mauvais conducteur, a été résolu en posant un grillage à poules sur le sol à la base des chaînes des vannes et des clôtures sacrificielles. Cela crée une mise à la terre qui améliore la conductivité et complète ainsi le circuit lorsqu'un animal marche dessus.
Le dernier défi rencontré pour finir, le vent : il faisait osciller le rideau et entraînait les chaînes à s'emmêler. Ce problème a été résolu en enfilant du fil de pêche léger dans les maillons de la chaîne du rideau. Ce fil se briserait en cas d'inondation et n'empêcherait donc pas les chaînes de se séparer et de laisser passer les débris. Là je pense que tu imagines le boulot de fou!
A Boîte de choc de jeu
B Clôtures sacrifiées
C Câble de support de 10mm
D Grillage de soutien de 2,5mm galvanisé
E Barre ronde galvanisée de 6mm
F Chaîne galvanisée
Méthode et récapitulatif.
Le câble porteur C est alimenté en énergie par un électrificateur logé dans une boîte et relié via un contrôleur de puissance, le fameux flood gate.
Les clôtures sacrificiées ou perdues restent reliées, par l'intermédiaire des flood gate, à l'aide de longueurs de câble sous la vanne G provenant des clôtures de jeu A, de chaque côté.
Les chaînes F sont alimentées en électricité par le treillis soudé D et la barre ronde E. Si l'eau monte lentement, les chaînes peuvent être raccourcies à l'aide de crochets en S en fil de fer, mais si les chaînes sont rapidement immergées, les clôtures sacrificielles de chaque côté conserveront l'électricité jusqu'à ce que, en cas de crue exceptionnelle, elles soient emportées. La mise à la terre, optionnelle, le long des berges sablonneuses et du lit de la rivière a été améliorée en fixant au sol un grillage à poules galvanisé. Finalement le fun prend de la place, ah oui, les fils électriques là bas font jusquà 13 mm de diamètre voir plus...
CLÔTURES FLOTTANTES, gadgets???
Une clôture flottante peut être installée là où le niveau de l'eau monte et descend lentement. Le schéma ci-dessous illustre la clôture flottante installée sur la rivière Kafue en Zambie. Ici, lorsque les vannes d'un barrage situé plus haut dans la rivière sont ouvertes, le niveau de la rivière montait lentement et, avec la montée des eaux, la clôture s'élevent sur ses flotteurs.
Des variantes de ce type de construction ont également été employées avec succès lorsque les lignes de clôture se terminent à des barrages dont le niveau d'eau fluctue pendant les sécheresses.
WEB Vue sur clôture électrique flottante sur la rivière...Kafue en crue...en Zambie !
CLÔTURES SACRIFIEES ou PERDUES
Parfois, il est plus facile de tendre les fils de la clôture électrique tout en haut d'une berge sèche et de construire une petite clôture reliée à celle au dessus qui pourra être emportée par une crue soudaine et être remplacée ultérieurement.
Les clôtures sacrifiées doivent être très bien ancrées d'un côté pour ne pas être complètement emportées par les eaux. Après la crue soudaine, la clôture endommagée peut généralement être reconstruite à partir des matériaux récupérés. Utilisez du fil galvanisé qui est biodégradable et non du Polywire ou du Polytapes en nylon car, si elles sont totalement emportées par les eaux, ces fibres synthétiques peuvent causer des dommages aux animaux en cas d'ingestion.
Stafix Schéma d'une clôture sacrifiée
Remarque : si une clôture électrique ne traverse pas toute la rivière au-dessus de la rivière, ne comptez pas la structure qui pourrait être perdue pour faire partie intégrante du circuit total de la clôture électrique. Si elle est interrompue pour x??? raisons, les deux extrémités de la clôture électrique doivent être reliées entre elles à l'aide d'un câblage sous la barrière et la barrière de crue ou alors la clôture sacrifiée doit être une entité indépendante, alimentée par la clôture via un contrôleur de barrière de crue.
Il existe de nombreuses variantes de ces équipements.
le principe d'évolution
Les enclos de PROTECTION
Réintroductions d’ours , dégâts des loups et autres problématiques : réaction sur les moyens de protection des troupeaux ?
Indemniser : il est juste d'indemniser l'éleveur de ce manque à gagner et de la perte de ses bêtes.
J’aimerais connaître le montant réel des indemnisations dues à la présence certifiée des prédateurs, et celui versé au bénéfice du doute. Et j’ose espérer que les dégâts de chiens de bergers sont pris en compte en tant que tel.
Tout le monde peut commettre une erreur, il est inutile de chercher des ours et des loups en pareils cas. Bien que, on trouve toujours une crotte où il faut...Ce pour l'avoir vécu. Cela reste un cas qui m'a troublé et mis en colère.
En Béarn, lorsque je crapahutais les montagnes, l'indemnisation concernait autant les brebis qui se font croquer parce que les bergers ne font pas de regroupement alors qu’ils ont à disposition un, voir plusieurs, parcs électrifiés et financés par... la collectivité? dans lesquels sont oubliées les évadées d'un soir.
Et depuis, le temps passe !
Les parcs de protection ne font guère légion et deviennent des parcs de traite... oui, il y a un facteur non négligeable c'est que depuis, les ours ...ils sont où? les ours du Béarn??? Expliquez-moi aussi pourquoi, sur certaines estives, on enferme les brebis taries dans des parcs financés alors que les laitières sont à 50 m dans des parcs hétéroclites et non protégés, voir à l'air libre hors enclos. L’ours les préfère grasses ? Il m'est dit qu'il est nécessaire de mettre en place un accompagnement et un suivi...par des techniciens pastoraux!
Professionnel en équipements de parcs (de protection de nuit, de clôtures, d’effarouchements...), je me suis confronté à la réticence des bergers ou des éleveurs quant à la mise en place d’équipements définis comme outil de protection: ces derniers (les éleveurs et ou bergers) étant perçus en faveur de l’ours, de sa protection...et moi, militant pour la cause avec double étiquette de celui qui me définit comme de défenseur-écolo ou à contrario d'anti ours. Cà pour ma casquette.
Tout dépend de quel côté de la barrière je me situe.
Afin que le bilan des mesures d’accompagnement reste positif, il serait indispensable, voir réaliste que la personne ayant en charge le troupeau intègre le système, l’accepte et sache l’utiliser. Car ce que l’on demande, c’est 100 % de réussite : pas de panne, pas d’entretien, et que tout soit pour le meilleur des mondes.
Les techniques de clôtures (c’est mon domaine) que nous avons mises en place depuis 1996 ont su évoluer en fonction des demandes des utilisateurs et de l'évolution de techniques des enclos par eux mêmes. En adaptant ces techniques, en modifiant des implantations, en reconsidérant ce qui paraissait être un acquis, nous sommes arrivés avec l’aide des usagers mais aussi des financiers à n’avoir JAMAIS oui, JAMAIS d’intrusion (ici, je parle des ours) et à avoir trouvé une "entente" somme toute relative entre les diverses parties, enfin c'est ce que je me suis dit.
Pour ma part, je vous remercie tous adminiecolopolitix et paysans me m'avoir bousculé... J'ai appris!
Cultiver un savoir FAIRE et un savoir ETRE
Ainsi, je souriais dans les années 1999 lorsque je lisais dans le rapport des Techniciens Midi Pyrénées que ces interlocuteurs allaient adapter des clôtures et même faire des parcs en dur pour la haute montagne mais pour des brebis à viande. Je suis resté profondément désolé du manque d’échanges et agacé de voir qu’un ours essaie de gratter le sol pour passer une clôture ruban en protection d'un rucher (connaissez-vous la conductivité du fil ruban ?), désolé de rencontrer des erreurs de montage sur les clôtures sur le site même de la DIREN, concernant le plan de restauration... de l'ours, mais pas des enclos! 2022 je remarque toujours ces erreurs de montage, via les sites FB...
Alors oui, c’est la réalité : chacun fait sa sauce et ses expériences.
Dans les Alpes, on venait d’utiliser des effarouchements lumineux, cela fait plus de 10 années que les bergers ici les utilisent.
Je recevais chez moi des agents de la DIREN, des technico commerciaux et d'autres pastoraux, je leur montrais des parcs en live avec force de commentaires pour ne découvrir dans leur site de référence qu’un brouillon, pâle copie de ce que devrait être un parc de protection. Obligation de résultats de fin d'année? de plus les intéressés eux, sont redescendus de leurs estives.
Des fabricants distributeurs viennent me solliciter afin d’augmenter le nombre de fils de mes parcs, "ce serait plus commercial", notamment pour les Alpes soumis à la pression du loup. Au même titre que les écolos vendent du tee-shirt et que les politiques sont en recherche d’électeurs.
ALORS les CHIENS
Je ne suis pas juste, lorsque tu tapes protections des troupeaux contre le loup tu arrives à 144 000 résultats contre 1 180 000 en langue anglaise : Dans la majeure partie des pages sont officiellement citées les mesures "gouvernementales" étant dénommés comme "options",
A noter que, en 2000, le Département de l’Environnement de NAVARRE en Espagne a opté pour la formation de ses agents. Le berger a un accès par la route, pas de chiens. Il fait l’effort de rentrer ses bêtes le soir et de les lâcher le matin. Bilan : meilleur suivi sanitaire, tranquillité de revoir ses bêtes au matin, nuit sereine, meilleure gestion de l’estive (il y a encore des progrès à faire). Par contre, PAS d’INDEMNISATION si les brebis victimes d’une attaque sont en dehors du périmètre de protection mis en place pour la nuit. Les clôtures faites en Navarre, la formation sur l’installation du parc ont été mes dernières expériences que je considère comme riches, il y a déjà 20 années! Depuis ... je ne sais pas si ces mesures sont encore d'actualité! j'en doute, fol espoir.
Par le dialogue, la concertation et par le fait que le berger, l’entreprise de débroussaillage, l’administration (le chef) et ses agents se soient retrouvés pour élaborer avec moi-même, entrepreneur privé et en plus français, ce que j’appelle un parc de protection !!! Fol espoir car je pensais avoir entrouvert LA porte! Depuis, l'ours est mort...
Un équipement, un outil de travail aussi, une adaptation mise en place afin de réduire les conflits et rendre acceptable la présence, ici de l’ours, ailleurs du loup et de conforter le savoir mais aussi la cohabitation de chacun.
Robert WOJCIECHOWSKI
Clôtures - Applications sur l’Environnement
WRO 10/22 - 09/23