04 avril 2017

LA PROTECTION DES CULTURES, DES FORETS, DES TROUPEAUX

La clôture électrique est une technique de contrôle du déplacement des animaux domestiques : elle se fonde sur le fait que l’animal la craint pour avoir été en contact avec le fil.

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   E.Clos Artigues de Sesques 64- parc ours

Une grande partie de l’information pour concevoir, entretenir une clôture et bien choisir les divers matériels constitutifs est renseigné dans les manuels édités par les fabricants distributeurs.
Le but de ces lignes est d’apporter quelques observations, issues d’expériences, afin d’optimiser la protection du cheptel dans les zones fréquentées par des prédateurs.

LA CLÔTURE et l’ANIMAL DOMESTIQUE
Les barrières adaptées aux différents animaux domestiques se suffisent dans 95 % des situations. Etant une barrière psychologique, l’animal doit apprendre à respecter la ligne des clôtures. Le bétail s’y soumet facilement : il est relativement calme, a grandi en la reconnaissant, la ressource vitale, eau et nourriture, est à portée en quantité suffisante. C’est un apprentissage qui s’opère au fil des jours et l’animal n’a donc aucune raison d’essayer le franchissement des limites données.

La CLÔTURE et l’ANIMAL SAUVAGE
Avec un prédateur, la situation est différente. Dans la recherche de nourriture, l’animal doit surmonter différents obstacles dont la crainte de l’humain. Les équipements actuels afin de limiter les dégâts du prédateur ont souvent une fonction saisonnière, en réponse à une ou des attaques et ne sont pas en fonction permanente sur un lieu donné. La faune sauvage n’a donc pas beaucoup d’occasion d’apprendre les effets dissuasifs de la clôture électrique.
    ONCFS 

Les BASES du FONCTIONNEMENT
Les recommandations décrites dans les manuels du fabricant distributeur doivent être lues, comprises et appliquées. La conception, la visibilité, les choix de matériels, les mesures d’entretien, de contrôle seront autant d’étapes qui seront étudiées afin de construire une barrière électrique efficace et limiter ainsi les dommages causés par le prédateur.

RENDRE l’EQUIPEMENT VISIBLE

Beaucoup d’animaux sauvages possèdent une pointe d’activité à l’aube, la nuit ou lorsque les conditions météorologiques sont « mauvaises ». Ces conditions affectent la perception visuelle. Une bonne visualisation de l’obstacle peut être obtenue par, la dévégétalisation des abords immédiats de la clôture, l’emploi de fils et de piquets spécifiques, l’attache d’éléments volants au vent, chiffons, plaques aluminium. Les matériaux réfléchissants accentuent des pics lumineux, ils peuvent émettre des sons…être la représentation de mouvements…
    E.Clos Echo Aragon Espagne

La CONCEPTION
La mise en place de clôtures électrifiées afin de limiter le passage de la faune sauvage reste plus délicate : Les animaux sauvages considèrent une clôture comme un obstacle à franchir soit en sautant, soit en passant par-dessous.
L’équipement doit diriger l’animal sauvage à passer au travers de la clôture. Il n’y a pas une seule conception de barrière qui va fonctionner pour tout type de prédateurs, toute au long de l’année et pour toute zone géographique.
Chaque animal ayant un mode comportemental qui lui est propre, la délivrance du choc électrique sera orientée vers les zones les plus sensibles, toujours dans le but que le prédateur mémorise et identifie la source de la douleur, avec un réflexe immédiat de recul. Autre difficulté, la réaction du bétail…, celle d’autres animaux sauvages… Par expérience, nous avons remarqué qu’une barrière nouvelle est une intrusion dans  l’espace de l’animal sauvage. L’équipement sera examiné, parcouru avant d’induire l’action du franchissement. Il nous apparaît aléatoire de supposer que tous, voir une grande partie des animaux, sera pré-conditionnée à la vue d’un équipement interdisant son passage.


      

La CLÔTURE IDÉALE
La clôture idéale sera celle sur laquelle l’éleveur, le propriétaire du terrain, va s’impliquer :
·         Avec réflexions sur le choix du matériel
·         Avec la maîtrise technique nécessaire
·         Avec la compréhension du système établi
·         Avec l’acceptation de nouvelles contraintes

Nous avons affirmé « Il n’y a pas une seule conception de barrière qui va fonctionner ». Mais nous pouvons proposer ce qui a fonctionné, qui est réalisable, ce qui a offert des garanties importantes, limiter au maximum la prédation avec respect et intégration dans le paysage.

La barrière possède 7 fils tendus alternés : POSITIF et NEGATIF pour une hauteur de 120 cm. Le fil inférieur positif dissuade le prédateur le passage par-dessous. Le franchissement à travers est rendu difficile par les lignes tendues, le contact entre la ligne + et la ligne – sera dissuasive. Reste le franchissement par-dessus… les 120 cm ont été pour nous accepter pour dire que la clôture est fiable : les prédateurs qui sautent ou franchissent,  l’ont appris à partir d’éléments défaillants, non tendus, filtrants, ouverts, non alimentés en électricité.

La hauteur de 120 cm provoque un arrêt sur image, une interrogation, la technique des fils alternés, outre la forte douleur infligée, permet de pallier à un manque éventuel du retour à la terre.

E.Clos : Installation avec des fils alternés : positif et négatif avec liaison à la terre


Quel espacement pour les fils ? Le premier fil suit le profil du terrain à plus ou moins 15 cm (+), le second à 30 cm (-), le 3° à 45 cm (+), le 4° à 60 cm (-), le 5° à 75 cm (+), puis le 6 ° à 95 cm (+ ou -) et enfin le 7° à 120 cm (+)
En arrière saison, ou si les clôtures ne sont installées que pour une durée limitée, il est bon de retirer l’ensemble des lignes. Nous proposons des équipements adaptés, autre que celui décrit.


La VERTICALITE, la PROFONDEUR
On parle de clôtures en termes de distance ou de hauteur. Nous introduisons une notion qui nous parait non dénuée de sens…

Comment provoquer l’hésitation sur l’obstacle à franchir.

·       La double clôture (I I) devant une clôture existante. Ceci élargit le concept de barrière : le prédateur a du mal à apprécier l’effort à fournir pour le franchissement : 2 à 3 lignes devant suffisent.
·       La clôture décalée (I-) sur laquelle des fils excentrés sont employés et placés sur des supports écarteurs du côté de l’intrusion. Cette construction affecte la perception de pénétration de l’obstacle. Une seule ligne située au 2/3 de l’équipement peut suffire.
·       La clôture inclinée (/) induit une verticalité floue et semble décourager les animaux à sauter voir franchir au travers. Le but est de laisser se faire l’approche et de rendre le lever de tête obligatoire. Inclinée vers l’extérieur pour les carnivores (ours, loups..), inclinée vers l’intérieur pour les herbivores (sangliers, cervidés), ce afin de diriger la zone de contact cette fois sur les parties sensibles, les pattes.

Nous avons observé :
Les ours restent facilement bloqués face à une clôture électrifiée, 3, 4 fils suffisent, notamment pour l’enclos de ruchers.

Le renard, le loup peut creuser pour pénétrer une clôture d’où l’importance d’un profil de sol nivelé et ou d’avoir le premier fil en parallèle et à faible distance du sol.

La fouine, la belette, le lynx saute la barrière en s’aidant d’un appui à partir d’un arbre, d’un rocher, du piquet de coin, du grillage.

Les bois des cervidés, de même les poils du sanglier, offrent de bonnes résistances au choc électrique. Il est bon de privilégier l’équipement qui provoquera le contact aux pattes.

















E.Clos Suisse Valais protection potager cerfs

La PUISSANCE du CHOC ELECTRIQUE
L’efficacité de la clôture doit être optimale pour repousser les prédateurs. 5 000 Volts sur les lignes sont considérés comme le minimum requis : pour les animaux domestiques et certainement pour les animaux sauvages, une faible « punition » intrigue et peut l’inciter à revenir sur la zone de contact, pour voir, comprendre, entraînant le franchissement et ….les conséquences qui en découlent.

L’ENTRETIEN
Chacun des composants est construit pour durer un temps certain. Acheter du matériel de qualité reste un bénéfice pour le long terme ; durée dans le temps, efficacité, tranquillité pour le propriétaire, sécurité pour le bien protégé.

L’APPRENTISSAGE
Tout animal apprend à respecter une clôture électrique ; l’idée est de laisser du temps à un prédateur à étudier l’équipement, à l’analyser puis à le craindre. Il est fort à parier que la descendance de l’animal choqué par une décharge d’électricité, sera prudente face au fil et aura ce comportement de crainte et de rejet face à l’obstacle.

   Web


En guise de CONCLUSION
Les clôtures actuelles sont destinées à garder le bétail : puisque cela garde les animaux domestiques, nous serions tentés d’affirmer que ce qui existe est efficace. Des erreurs de montage souvent visibles n’affectent en rien la fonction de la clôture…tant que la nourriture et l’abreuvement soient en quantité suffisante.
En présence d’un prédateur, l’erreur de montage, le matériel inadapté, le manque d’entretien sont autant de facteurs pour qu’un animal sauvage apprenne à ne pas (plus) se méfier du système.
Aucun système de clôture ne saurait être une réponse à 100 %  contre les dégâts de la faune sauvage. Les clôtures ne sont pas les solutions uniques : associées à des conduites d’élevage, de production territoriale, elles gagnent à se compléter aux techniques nouvelles : effarouchements visuels, sonores, olfactifs, contrôle à distance.



  E.Clos : Test effarouchement visuel fladry

L’animal sauvage entre en conflit avec l’homme lorsqu’il intervient sur la production de biens, perturbe un équilibre, dégrade des lieux, bref lorsqu’il modifie un équilibre établi.
La réponse à cette « concurrence », très efficace, est obtenue  directement sur l’individu : c’est la réponse dans l’urgence, radicale. Le tir à vue, l’empoisonnement ou le piégeage font partie du panel offert.

Certains outils permettent de changer voir modifient le comportement de l’animal afin de réduire cette rivalité sans toutefois intervenir sur la vie de l’animal.


   web

Chaque prédateur créant un conflit qui lui est propre, l’homme peut adapter des techniques spécifiques. Il n’y a pas de méthodes qui valent plus que d’autres et souvent la combinaison de plusieurs procédés permet une réduction des dommages. 


rw2023

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