La clôture électrique est une technique de contrôle du
déplacement des animaux domestiques : elle se fonde sur le fait que
l’animal la craint pour avoir été en contact avec le fil.
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E.Clos Artigues de Sesques 64- parc ours
Une grande partie de l’information pour concevoir,
entretenir une clôture et bien choisir les divers matériels constitutifs est
renseigné dans les manuels édités par les fabricants distributeurs.
Le but de ces lignes est d’apporter quelques observations,
issues d’expériences, afin d’optimiser la protection du cheptel dans les zones
fréquentées par des prédateurs.
LA
CLÔTURE et l’ANIMAL DOMESTIQUE
Les barrières
adaptées aux différents animaux domestiques se suffisent dans 95 % des
situations. Etant une barrière psychologique, l’animal doit apprendre à
respecter la ligne des clôtures. Le bétail s’y soumet facilement : il est
relativement calme, a grandi en la reconnaissant, la ressource vitale, eau et
nourriture, est à portée en quantité suffisante. C’est un apprentissage qui
s’opère au fil des jours et l’animal n’a donc aucune raison d’essayer le
franchissement des limites données.
La CLÔTURE et l’ANIMAL
SAUVAGE
Avec un prédateur,
la situation est différente. Dans la recherche de nourriture, l’animal
doit surmonter différents obstacles dont la crainte de l’humain. Les
équipements actuels afin de limiter les dégâts du prédateur ont souvent une
fonction saisonnière, en réponse à une ou des attaques et ne sont pas en fonction
permanente sur un lieu donné. La faune sauvage n’a donc pas beaucoup d’occasion
d’apprendre les effets dissuasifs de la clôture électrique.
ONCFS
Les BASES du
FONCTIONNEMENT
Les recommandations
décrites dans les manuels du fabricant distributeur doivent être lues,
comprises et appliquées. La conception, la visibilité, les choix de matériels,
les mesures d’entretien, de contrôle seront autant d’étapes qui seront étudiées
afin de construire une barrière électrique efficace et limiter ainsi les
dommages causés par le prédateur.
RENDRE l’EQUIPEMENT
VISIBLE
Beaucoup d’animaux
sauvages possèdent une pointe d’activité à l’aube, la nuit ou lorsque les
conditions météorologiques sont « mauvaises ». Ces conditions
affectent la perception visuelle. Une bonne visualisation de l’obstacle peut
être obtenue par, la dévégétalisation des abords immédiats de la clôture,
l’emploi de fils et de piquets spécifiques, l’attache d’éléments volants au
vent, chiffons, plaques aluminium. Les matériaux réfléchissants accentuent des
pics lumineux, ils peuvent émettre des sons…être la représentation de mouvements…
E.Clos Echo Aragon Espagne
La CONCEPTION
La
mise en place de clôtures électrifiées afin de limiter le passage de la faune
sauvage reste plus délicate : Les animaux sauvages considèrent une clôture
comme un obstacle à franchir soit en sautant, soit en passant par-dessous.
L’équipement
doit diriger l’animal sauvage à passer au travers de la clôture. Il n’y a pas une seule conception
de barrière qui va fonctionner pour tout type de prédateurs, toute au long de l’année
et pour toute zone géographique.
Chaque animal ayant un mode comportemental qui lui est propre, la
délivrance du choc électrique sera orientée vers les zones les plus sensibles,
toujours dans le but que le prédateur mémorise et identifie la source de la
douleur, avec un réflexe immédiat de recul. Autre difficulté, la réaction du
bétail…, celle d’autres animaux sauvages… Par expérience, nous avons remarqué
qu’une barrière nouvelle est une intrusion dans
l’espace de l’animal sauvage. L’équipement sera examiné, parcouru avant
d’induire l’action du franchissement. Il nous apparaît aléatoire de supposer
que tous, voir une grande partie des animaux, sera pré-conditionnée à la vue
d’un équipement interdisant son passage.
La
CLÔTURE IDÉALE
La
clôture idéale sera celle sur laquelle l’éleveur, le propriétaire du terrain,
va s’impliquer :
·
Avec
réflexions sur le choix du matériel
·
Avec
la maîtrise technique nécessaire
·
Avec
la compréhension du système établi
·
Avec
l’acceptation de nouvelles contraintes
Nous avons affirmé « Il n’y a pas une seule conception de barrière
qui va fonctionner ». Mais nous pouvons proposer ce qui a fonctionné, qui
est réalisable, ce qui a offert des garanties importantes, limiter au maximum
la prédation avec respect et intégration dans le paysage.
La barrière possède 7 fils tendus alternés : POSITIF et NEGATIF pour
une hauteur de 120 cm. Le fil inférieur positif dissuade le prédateur le
passage par-dessous. Le franchissement à travers est rendu difficile par les
lignes tendues, le contact entre la ligne + et la ligne – sera dissuasive.
Reste le franchissement par-dessus… les 120 cm ont été pour nous accepter pour
dire que la clôture est fiable : les prédateurs qui sautent ou
franchissent, l’ont appris à partir
d’éléments défaillants, non tendus, filtrants, ouverts, non alimentés en
électricité.
La hauteur de 120 cm provoque un arrêt sur image, une interrogation, la
technique des fils alternés, outre la forte douleur infligée, permet de pallier
à un manque éventuel du retour à la terre.
E.Clos : Installation avec des fils alternés : positif
et négatif avec liaison à la terre
Quel espacement pour les fils ? Le premier fil
suit le profil du terrain à plus ou moins 15 cm (+), le second à 30 cm (-), le
3° à 45 cm (+), le 4° à 60 cm (-), le 5° à 75 cm (+), puis le 6 ° à 95 cm (+ ou
-) et enfin le 7° à 120 cm (+)
En arrière saison, ou si les clôtures ne sont
installées que pour une durée limitée, il est bon de retirer l’ensemble des
lignes. Nous proposons des équipements adaptés, autre que celui décrit.
La
VERTICALITE, la PROFONDEUR
On parle de clôtures en termes de distance ou de hauteur. Nous
introduisons une notion qui nous parait non dénuée de sens…
Comment
provoquer l’hésitation sur l’obstacle à franchir.
·
La double clôture (I I) devant une clôture existante. Ceci élargit le concept
de barrière : le prédateur a du mal à apprécier l’effort à fournir pour le
franchissement : 2 à 3 lignes devant suffisent.
·
La clôture décalée (I-) sur laquelle des
fils excentrés sont employés et placés sur des supports écarteurs du côté de
l’intrusion. Cette construction affecte la perception de pénétration de
l’obstacle. Une seule ligne située au 2/3 de l’équipement peut suffire.
·
La clôture inclinée (/)
induit une verticalité floue et semble décourager les animaux à sauter voir
franchir au travers. Le but est de laisser se faire l’approche et de rendre le
lever de tête obligatoire. Inclinée vers l’extérieur pour les carnivores (ours,
loups..), inclinée vers l’intérieur pour les herbivores (sangliers, cervidés),
ce afin de diriger la zone de contact cette fois sur les parties sensibles, les
pattes.
Nous avons observé :
Les
ours restent facilement bloqués face à une clôture électrifiée, 3, 4 fils
suffisent, notamment pour l’enclos de ruchers.
Le
renard, le loup peut creuser pour pénétrer une clôture d’où l’importance d’un
profil de sol nivelé et ou d’avoir le premier fil en parallèle et à faible
distance du sol.
La
fouine, la belette, le lynx saute la barrière en s’aidant d’un appui à partir
d’un arbre, d’un rocher, du piquet de coin, du grillage.
Les
bois des cervidés, de même les poils du sanglier, offrent de bonnes résistances
au choc électrique. Il est bon de privilégier l’équipement qui provoquera le
contact aux pattes.
E.Clos Suisse Valais protection potager cerfs
La PUISSANCE du CHOC ELECTRIQUE
L’efficacité
de la clôture doit être optimale pour repousser les prédateurs. 5 000
Volts sur les lignes sont considérés comme le minimum requis : pour les
animaux domestiques et certainement pour les animaux sauvages, une faible
« punition » intrigue et peut l’inciter à revenir sur la zone de contact,
pour voir, comprendre, entraînant le franchissement et ….les
conséquences qui en découlent.
L’ENTRETIEN
Chacun des composants est construit
pour durer un temps certain. Acheter
du matériel de qualité reste un bénéfice pour le long terme ; durée dans
le temps, efficacité, tranquillité pour le propriétaire, sécurité pour le bien
protégé.
L’APPRENTISSAGE
Tout
animal apprend à respecter une clôture électrique ; l’idée est de laisser
du temps à un prédateur à étudier l’équipement, à l’analyser puis à le
craindre. Il est fort à parier que la descendance de l’animal choqué par une
décharge d’électricité, sera prudente face au fil et aura ce comportement de
crainte et de rejet face à l’obstacle.
Web
En guise de CONCLUSION
Les
clôtures actuelles sont destinées à garder le bétail : puisque cela garde
les animaux domestiques, nous serions tentés d’affirmer que ce qui existe est
efficace. Des erreurs de montage souvent visibles n’affectent en rien la
fonction de la clôture…tant que la nourriture et l’abreuvement soient en
quantité suffisante.
En
présence d’un prédateur, l’erreur de montage, le matériel inadapté, le manque
d’entretien sont autant de facteurs pour qu’un animal sauvage apprenne à ne pas
(plus) se méfier du système.
Aucun
système de clôture ne saurait être une réponse à 100 % contre les dégâts de la faune sauvage. Les
clôtures ne sont pas les solutions uniques : associées à des conduites
d’élevage, de production territoriale, elles gagnent à se compléter aux
techniques nouvelles : effarouchements visuels, sonores, olfactifs,
contrôle à distance.
E.Clos : Test effarouchement visuel fladry
L’animal sauvage entre en conflit avec
l’homme lorsqu’il intervient sur la production de biens, perturbe un équilibre,
dégrade des lieux, bref lorsqu’il modifie un équilibre établi.
La réponse à cette
« concurrence », très efficace, est obtenue directement sur l’individu : c’est la réponse
dans l’urgence, radicale. Le tir à vue, l’empoisonnement ou le piégeage font
partie du panel offert.
Certains outils permettent de changer voir
modifient le comportement de l’animal afin de réduire cette rivalité sans
toutefois intervenir sur la vie de l’animal.
web
Chaque prédateur créant un conflit qui lui
est propre, l’homme peut adapter des techniques spécifiques. Il n’y a pas de
méthodes qui valent plus que d’autres et souvent la combinaison de plusieurs
procédés permet une réduction des dommages.
rw2023
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