09 avril 2024

OURS des PYRENEES

 L'ours brun (Ursus arctos) dans les Pyrénées occidentales : Histoire d'une extinction annoncée

par Jesús Enjuto Gozalo, traduit par Robert Wojciechowski, (Notes du traducteur Robert W, des liens du texte original n'apparaissent pas, car non retrouvés)

(Octobre 2010)

Contact E-mail : cronicaverde@gmail.com




INDICE

1. ANTECEDENTS HISTORIQUES :

1.1 Lignées génétiques

1.2 Séparation de la population de la Cordillère Cantabrique et Pirenaica

1.3 Isolement de la population occidentale

1.4 Chasse légale

  • 1903-1906
  • 1908-1913
  • 1910-1929
  • 1936
  • 1940
  • 1942-1947
  • 1951
  • 1952
  • 1954
  • 1957
  • 1958
  • 1962

2. INTERDICTION DE LA CHASSE DEL'OURS

2.1 Antécédents

2.2 Chronologie de l'extermination

  • 1968
  • 1969
  • 1970
  • 1971
  • 1973
  • 1974
  • 1975
  • 1976
  • 1977
  • 1978
  • 1979
  • 1980
  • 1981
  • 1982
  • 1983
  • 1984
  • 1985
  • 1986
  • 1987
  • 1988
  • 1989
  • 1989-90
  • 1990
  • 1991
  • 1992
  • 1993
  • 1994
  • 1995
  • 1997
  • 1998
  • 1999
  • 2000
  • 2001
  • 2003
  • 2004
  • 2006
  • 2007
  • 2008
  • 2009

3. INDIVIDUS

  • Papillon
  • Casimir
  • Juliette
  • G y A
  • Zoe
  • Dominique
  • Camille
  • Femelle "5"
  • Claude
  • Pestoune
  • Chocolat
  • Cannelle
  • Pyren
  • Aspe Ouest
  • Ourson de 2000
  • Cannelito
  • Nere
  • Franska

4. ETAT de la POPULATION

4.1 Situation actuelle de la population

5. ANNEXES

5.1 Généalogie de la population occidentale de l'ours brun dans les Pyrénées

5.2 Distribution historique de l'ours brun dans les Pyrénées (non visible)

5.3 Camille, l'ours immortel ? (non visible)

5.4 Systèmes d'individualisation des spécimens (non visible)

  • Analyse génétique - Mesure des empreintes- Photographie par piège photographique

Table des matières d'un document portant sur l'histoire de l'ours brun dans les Pyrénées occidentales, avec une emphase sur l'extinction progressive de cette espèce dans la région. (traducteur Robert W)


1. CONTEXTE HISTORIQUE :


1.1 Lignées génétiques

Jusqu'à récemment, on pensait que l'ours brun européen Ursus arctos arctos était divisé en deux lignées génétiques : la lignée orientale et la lignée occidentale.

Cette dernière se subdivisait à son tour en deux populations génétiquement distinctes, l'une s'étant réfugiée pendant la glaciation de Würm dans ce que l'on appelle le refuge ibérique et l'autre dans le refuge balkanique.

Les études les plus récentes indiquent que même pendant les périodes de glaciation maximale, il y a eu un flux constant de spécimens entre les différents refuges. (1 /2) On ne peut donc parler que d'écotypes, dont il n'y a pas lieu de tenir compte pour la gestion des espèces.

(1) Rester dehors dans le froid : refuges glaciaires et phylogéographie de l'ADN mitochondrial chez les anciens ours bruns européens".

(2) Surprenante migration et dynamique de la taille de la population chez les anciens ours bruns ibériques (Ursus arctos) 

En tout cas, dans les réintroductions effectuées dans la partie centrale des Pyrénées, on est allé chercher les spécimens disponibles les plus proches de la lignée génétique pyrénéenne, c'est-à-dire des spécimens provenant du refuge balkanique, en l'occurrence la Slovénie.

1.2 Séparation des populations de la Cordillère Cantabrique et de la Cordillère Pyrénéenne

La séparation des ours des deux grandes chaînes de montagnes a dû avoir lieu entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, car ils étaient rares à la fin de ce siècle et les derniers spécimens ont été chassés au début du XIXe siècle au Pays basque.

Le dernier ours chassé en Guipuzcoa a été capturé pendant une chute de la neige par deux villageois de Zaldibia, à Aralar en 1735 et ne pesait que 87 kilos, ce qui signifie qu'il s'agissait vraisemblablement d'un jeune spécimen, et à Antzuola un autre a été chassé en 1867 avec un poids de 172 kilos. D'autre part, les derniers spécimens de l'Alava ont disparu de la Sierra Salvada et du Guibijo au début du XIXe siècle en raison de l'humanisation réduite du territoire et le dernier spécimen du massif du Gorbea, partagé entre l'Alava et la Biscaye, a été abattu par des habitants d'Orozco en 1819 (Prudencio Larrazabal), dans la région d'Urigoiti, et sa chasse a été récompensée par 3 000 reales, bien qu'un an auparavant, un autre ours ait été tué dans le même massif, mais dans la région de Murgia.

Le real, monnaie espagnole de 185pesant 1,3 g d'argent 900 millièmes.  En 1864, le réal cède la place au nouvel escudo, puis à la peseta en 1869.  https://www.monedanumismatica.com/monnaies/real.html    (note Robert W.)

L'ours erratique est arrivé en Biscaye depuis le nord de Burgos jusqu'à Carranza, où le dernier ours a été abattu en 1816 dans la région du pic Santipiñia. Bien que les derniers spécimens en Biscaye aient été chassés vers 1830, le dernier représentant de l'espèce a été tué bien plus tard, sur le rocher d'Eskubaratz, le 20 août  1871, où il avait été observé depuis 1869. (3)

(3) Les derniers pas de l'ours Camille (Fernando J. Pérez et Iñigo Muñoyerro) https://blogs.elcorreo.com/basabide/2008/4/18/los-ultimos-paseos-del-oso-camille-/

Bien qu'à l'époque on ait pensé qu'il s'agissait d'un ours échappé d'un cirque, il s'agissait plus probablement d'un ours errant venu de l'Ouest, car il ne portait aucune sorte d'anneau nasal pour être contrôlé par ses gardiens et son comportement n'était pas du tout aberrant. Son squelette est visible dans la maison du parc naturel d'Urkiola.

1.3 L'isolement de la population occidentale

Au XIXe siècle, l'ours vivait dans toutes les Pyrénées et même dans certaines chaînes de montagnes voisines des pré-Pyrénées.

Dans la première moitié du XXe siècle, la population était continue depuis la Navarre et le Pays basque français jusqu'à l'Andorre.

Entre 1940 et 1960, une rupture s'est produite, créant deux noyaux distincts qui se sont resserrés au fil des ans.

Dans les Pyrénées occidentales, l'ours réduit son aire de répartition à l'est et disparaît d'une grande partie de la Navarre et du Pays basque français, devenant occasionnel en Bigorre et disparaissant des Hautes-Pyrénées.

Dans les Pyrénées centrales et orientales, l'ours disparaît du nord-ouest de l'Andorre et des massifs ariégeois les plus isolés de la chaîne. Il devient occasionnel en Ariège et dans une grande partie de la Haute-Garonne. Seuls le Luchonnais, la Bénasque, le Val d'Aran et quelques massifs ariégeois (Couserans par exemple) sont régulièrement fréquentés par les ours.

Par la suite, l'aire de répartition de l'ours brun a été réduite pour ne concerner que le massif de Sesques et la vallée d'Osau et d'Aspe (dans les Pyrénées Atlantiques, note Robert W.), et ponctuellement les alentours.

1.4 La chasse légale

Jusqu'à son interdiction totale, elle a été sporadiquement mise en "quarantaine", bien que des ours aient continué à être tués par des braconniers pendant ces périodes de fermeture.

La population d'ours bruns dans les Pyrénées a commencé à décliner au XVIIe siècle. Pendant près de 3 siècles, les ours ont fait l'objet de campagnes d'extermination organisées, utilisant des poisons, payant des primes pour leur mort...

En moyenne, au XIXe siècle, alors qu'il est déjà un animal très rare, deux ours meurent chaque année dans la seule vallée d'Ossau. (4) La population est ainsi décimée jusqu'à ce qu'au début du 20ème siècle, on estime qu'il n'y a pas plus de 50 ours dans le noyau occidental. Et bien sûr, l'hémorragie s'est poursuivie :

(4) CAUSES ET HISTORIQUE DE SA REGRESSION DANS LES PYRENEES... https://www.carnivores-rapaces.org/

- 1903-1906 : 13 ours ont été tués

- 1908-1913 : 15 ours tués

- 1910-1929 : 26 ours tués

- 1936 : 6 ours sont chassés

- 1940 : interdiction de la chasse à l'ours en France

- 1942-1947 : 12 ours sont chassés

- 1951 : levée de l'interdiction de la chasse à l'ours en France, à la suite de laquelle 6 ours ont été tués depuis le début de l'année.

6 ours ont été tués entre 1951 et 1953.

- 1952 : la chasse à l'ours est interdite en Espagne pendant 5 ans.

- 1954 : on estime à 50 le nombre d'ours vivant dans la zone centrale allant de 64 Sainte Engrace,  à 65 Arrens. (5)

- 1957 : l'interdiction de la chasse à l'ours prend fin. En 8 ans, 28 ours seront tués légalement et beaucoup plus seront braconnés.

- 1958 : La chasse à l'ours est à nouveau interdite en France, mais la fédération de chasse "prouve" par une chasse à l'ours que l'ours n'a pas été tué, et ou "prouve" par une battue qu'il reste "beaucoup" d'ours et l'interdiction est levée.

- 1962 : La chasse à l'ours est à nouveau interdite en France, même si quelques autorisations sont accordées. Mais il est trop tard pour le dernier ours chassé légalement au Pays basque français, chassé un an plus tôt.

(5) Monographie de l'ours brun, Couturier


2. L'INTERDICTION DE LA CHASSE

2.1 Le contexte

Jusqu'en 1967, l'ours était chassé légalement sur le versant espagnol des Pyrénées et en 1969, la dernière chasse légale a eu lieu sur le versant français. À partir de cette année-là, la chasse a été totalement interdite et l'extermination illégale des derniers survivants dans les Pyrénées occidentales a commencé ; il n'en restait plus que 25 ou 30 et 6 ou 9 autres dans les Pyrénées centrales qui, à cette époque, étaient déjà menacées d'une extinction imminente.

Entre 1976 et 1995, 24 à 25 ours ont été tués : 8 à 9 dans le Béarn et le Zuberoa, 5 en Aragon et en Navarre et 11 dans les Pyrénées centrales et orientales (dans la période 1975-1982). La mort de deux ours reproducteurs sur le massif des Sesques (Béarn), en 1982 et 1983, a eu un impact démographique définitif sur la population d'ours des Pyrénées occidentales, condamnant ses derniers représentants à l'errance solitaire.

Le coup de grâce a été porté par la mort aux mains des braconniers des trois dernières femelles, Pestoune (non confirmée) en 1993, Claude en 1994 et Cannelle, dernière femelle de sa race, en 2004.

2.2 Chronologie de l'extermination : (6 7 8 9 10 11 12)

- 1968 : naissance de deux oursons. Prosper Poulot tue un ours dans la vallée d'Arrens et fait le tour des bars de la vallée pour s'en vanter. Il est arrêté par les gendarmes pour être interrogé, mais il est finalement gracié, après avoir été champion de ski. Jean Chutarhandy, un berger de Saint Engrace tue un ours, sa peau va au musée de Tarbes et la viande sert à préparer un repas, mais personne ne veut répéter cette opération.

- 1969 : il y a au moins un berger qui tue illégalement un ours en France. Un ours est tué en Navarre. 13 Un ourson de l'année est observé. 

Bien que Cannelle ait été la dernière ourse de sa race, elle n'a pas été la dernière à habiter la population de l'ouest puisqu'en 2006, une femelle nommée Franska a été relâchée dans une zone non loin de cette population. Elle s'est ensuite installée plus à l'est jusqu'à ce qu'elle soit écrasée et tuée.

(6) Chronique d'un génocide, par David Nieto Maceín

(7) RAPPORT HISTORIQUE ET PROSPECTIF SUR LA PROTECTION DE L'OURS DANS LES PYRÉNÉES, Stéphane Carbonnaux (FERUS)

(8) Les Carnets de terrain du Parc National des Pyrénées, l'ours des Pyrénées Conception et réalisation : Marcellin Bérot, Édité par le PNP. (1992) ISBN:2-901835-06-6

(9) La mort des derniers ours des Pyrénées, Stéphan Carbonnaux (FERUS)

(10) Journal "Cap ours", nº 1 à nº5

(11) "L'ours des Pyrénées - Chronique d'un génocide" E. Casanova

(12) Dossier SEPANSO l'Ours des Pyrénées, Nº 127

Un ours en Navarre. (13) il a été vu un ourson de l'année

(13) Purroy, F. (1974). Faune de Navarre en voie de disparition. Éd. Ediciones y Libros, Pampelune.

  • 1970 : un ours est tué clandestinement dans les Pyrénées espagnoles, et le curé du village, qui sait tout et conserve le crâne, refuse de révéler quoi que ce soit, étant complice du massacre. Deux oursons de l'année sont observés. Il reste 35 ours dans ce noyau selon Couturier.

  • "Jojo" à Borce après sa capture
  • 1971 : le 13 mai, des élèves dirigés par René Rose, directeur de l'école et maire de Borce, ont recueilli un ourson de 3 mois près du village de Borce car l'ourson semblait abandonné par sa mère. Elle a probablement été abattue et il se murmure que les habitants du village le savent parfaitement. Il se murmure même que sa peau a été vendue pour 8 000 francs. L'ourson a été appelé Jojo et a vécu en captivité jusqu'à sa mort d'un cancer en 1991.

La perte de diversité génétique subie par cette population a pu être confirmée en analysant des échantillons de cet ours et des échantillons des derniers oursons nés dans le Béarn, montrant une perte d'allèles.

Un ours est tué en Navarre.

  • 1973 : une femelle avec deux oursons est trouvée. Jean Cedet parvient à la photographier avec ses petits le 3 mai de cette année, c'est la seule fois qu'une ourse avec des petits a été photographiée à Lescun.


  • 1974 : une femelle avec deux oursons est trouvée en Barétous - Issaux, ce serait finalement la dernière fois qu'une reproduction serait détectée dans ce secteur. En Navarre, il ne reste qu'un seul ours résident, et occasionnellement un autre ours visite la zone.


Une ourse avec son petit à Lescun, 1973. © Jean Cedet


  • 1975 : Une femelle avec deux oursons est trouvée. Un mâle adulte est retrouvé mort dans la vallée d'Arrens. Ses restes ont fait l'objet d'une étude traumatologique, démontrant l'existence de multiples fractures consolidées avant la chute mortelle de septembre de cette année. Un autre ours disparaît de sa zone habituelle, peut-être victime du braconnage.


  • 1976 : Une femelle avec deux oursons et une autre avec un ou deux oursons sont trouvées. Un adulte est retrouvé mort par les gardes du parc national à Etsaut (Aspe). On estime qu'il reste 6 ours sur le versant sud.


  • 1977 : Un ours est trouvé mort en octobre de cette année à Aspe, tandis qu'un déplacement de la population d'ours est détecté depuis les forêts de Ste. Engrace, Lanne et Arette vers Roncal, Anso, Echo et la partie ouest de la vallée d'Aspe, augmentant ainsi les attaques contre le bétail dans ces zones jusqu'en 1979. (14) Ce déplacement a été causé par l'installation d'un vaste réseau de pistes forestières.

  • (14) L'ours brun en Aragon et en Navarre (Gerardo Caussimont, Juan Herrero, Alicia García-Serrano)

Cela a conduit à la mort certaine d'au moins 2 ours (peut-être 3) dans les années suivantes par des braconniers.


  • 1978 : Une femelle avec son petit est observée dans la montagne de Garde, ce sera le dernier épisode reproducteur détecté en Navarre. Un petit ours âgé de 7 mois a été acquis en avril par le directeur du zoo de Lescar, son origine est inconnue mais on soupçonne qu'il vienne des Pyrénées.


  • 1979 : Juliette a deux petits dont l'un meurt, une autre femelle avec un petit est possible. Il est constaté qu'un ours mâle est victime du braconnage à Anso-Hecho. Un autre ours est également braconné et on soupçonne d'autres épisodes de braconnage, bien que cela ne soit pas certain. Ainsi se terminent les épisodes d'attaques contre le bétail qui se sont succédés depuis 1977.

  • 1980 : Une femelle avec deux petits est trouvée dans la partie aragonaise, probablement le dernier épisode reproducteur sur tout le versant sud des Pyrénées. Une autre femelle avec un petit est possible.


  • 1981 : Deux chasseurs guipuscoans abattent une ourse lors d'une battue de sangliers dans la zone la plus inaccessible de la Forêt d'Oza, (en limite frontalière des Pyrénées Atlantiques, proche de Hecho, Siresa en Aragon, note Robert W.). C'était la dernière ourse reproductrice d'Aragon. Le garde forestier accompagnait les chasseurs, refusant de parler, et on pense que son corps pourrait être empaillé chez les chasseurs. Un jeune ours attaque le bétail plus que d'habitude et un berger tire sur lui mais on ne sait pas s'il est mort. (15) L'ourse surnommée "5" a un petit. Il reste 14 ours dans toute la population.

  • (15) "La protection de l'ours brun dans les Pyrénées, Gerardo Caussimont. Quercus Nº76, juin 1992."


  • 1982 : Le 10 janvier, lors d'une battue de sangliers, une ourse adulte et son ourson de l'année sont abattus sur la rive gauche de la vallée d'Ossau (commune de Laruns). Ensuite, ils sont consommés et les restes enterrés. On raconte même que les chasseurs ont consommé le foie cru de l'ourse comme on le faisait autrefois, lors d'un dîner où ils se sont vantés de leur exploit. Juliette a peut-être eu (avec Papillon) une portée de deux oursons, l'un d'eux serait la femelle qui sera ensuite appelée Zoé. Un ours tue deux chèvres à Isaba, ce sera la dernière attaque de bétail indemnisée par le gouvernement de Navarre jusqu'à l'arrivée de Camille en 1998.


  • 1983 : La femelle baptisée Juliette est retrouvée au pied d'une falaise à 950 mètres d'altitude, selon la version officielle, décédée d'une chute. Mais lors de l'autopsie, aucun os cassé n'a été trouvé, et le squelette est intact. On pense qu'il pourrait s'agir d'un empoisonnement, c'est une falaise calme avec de l'eau, ce que recherchent les animaux empoisonnés. Le petit frère de portée de Zoé est retrouvé mort. Le dernier à avoir vu l'ourse Juliette avec son petit était le pêcheur Claude Berducou, qui a été victime de l'une des attaques d'ours les plus surprenantes jamais enregistrées dans les Pyrénées. Après une journée de pêche à Urdos, il s'est assis sur un sapin abattu pendant 20 minutes pour profiter du paysage. Après avoir sauté au sol et fait trois pas, un ours s'est précipité sur lui, lui cassant la botte gauche et sa canne. Comme le pêcheur lui-même l'a constaté en voyant les traces, l'ourse était restée avec son ourson de l'année précédente (Zoé) cachée sous l'arbre jusqu'à ce que le pêcheur descende. Bien qu'il ait demandé à être indemnisé pour les dégâts subis sur sa canne et sa botte, les gestionnaires du Parc National des Pyrénées n'ont pas répondu à ses demandes.


  • 1984 : À la fin de cette année, un ourson de l'année meurt dans la vallée d'Aspe et est retrouvé mort en août 1986 par André Etchélécou et J.J. Camarra, la cause de la mort est inconnue et il est présumé qu'elle est due à des causes naturelles. On sait qu'il faisait partie de la portée de l'ourse surnommée "5" dans laquelle est également né Dominique, qui a survécu. Jesús Elosegi trouve une trace de taille moyenne d'ours à Belagua (Navarre), un événement exceptionnel à cette époque. Il s'agissait probablement du même individu subadulte repéré en Aragon, qui, avec 2 à 4 autres ours, constituerait la population du versant sud. D'autres 11 à 13 individus resteraient sur le versant nord. Un mâle disparaît du jour au lendemain de Lescun.


  • 1985 : L'équipe du FIEP parvient à trouver en avril une autre trace exceptionnelle d'ours en Navarre dans une hêtraie du Roncal. L'ourse surnommée "5" disparaît, laissant probablement Dominique orpheline.


  • 1986 : Des rumeurs circulent sur un épisode de braconnage à Lescun, et en même temps, un ours de sexe indéterminé qui avait son territoire dans cette zone disparaît. (16) Cette année-là, le mâle nommé Casimir (ou peut-être "3") disparaît également, facilement reconnaissable par une anomalie sur ses pattes.

  • (16) "Commentaires, livre de JJ. Camarra et de G. Caussimont."


  • 1987 : Un ours de sexe indéterminé meurt en Béarn et ses restes osseux sont découverts au pied d'un couloir en août.(17) "Notebook 33 de Quercus, novembre 1988. La situation de l'ours dans les Pyrénées, G. Caussimont."


  • 1989. La population serait désormais composée de seulement 10 individus, dont 4 survivent encore en Aragon.


  • 1988 : Il reste encore deux ours pyrénéens en captivité, provenant des oursons capturés pour les cirques d'autrefois. Un ou deux individus vivent de manière stable en Aragon, et occasionnellement, ils reçoivent la visite de quelques ours du côté français. (18)

  • (18) L'ours brun dans les Pyrénées. Elosegi, Miguel Mari. 2010


  • 1989 : Parmi les chasseurs de Garde qui ont abattu un ours, il y avait des "pamploneses de pro". On suppose qu'il y a eu une portée cette année-là (probablement de Claude ou de Dominique) en raison des dégâts causés en 1991 par Pestoune, qui avait environ deux ans lorsqu'il a commencé à perpétrer ces attaques. Une attaque contre le bétail se produit très près de la frontière navarraise, mais sur le sol français. Selon les estimations du FIEP, il restait entre 8 et 12 ours.


  • 1989-90 : Un berger tue un ours en Navarre. Il reste impuni et personne ne veut parler.


  • 1990 : Le dernier ours des Pyrénées Centrales meurt probablement dans la vallée d'Aran aux mains des braconniers, à partir de maintenant, il ne reste des ours que dans les Pyrénées occidentales.(19) On constate la mort de deux femelles par des braconniers dans la zone d'Anso-Hecho. (20) Il est probable qu'il s'agisse des ourses Dominique et Zoé qui ont disparu du jour au lendemain de leurs zones habituelles de fréquentation.

  • (19) "Chronique d'un extermination : l'ours des Pyrénées, Eugeni Casanova, Editorial Milenio, 2002. ISBN 84-9743-022-0"

  • (20) Livre de Gérard Caussimont


  • 1991 : Il est possible qu'il y ait eu une portée cette année-là, car le mâle nommé 16 Commentaires, livre de JJ. Camarra et de G. Caussimont.


  • Chocolat est photographié par piège photographique en

  • 1994 à l'âge de subadulte. Une crise anti-ours survient en raison d'une augmentation significative du nombre d'animaux tués lors d'attaques, la plupart attaqués par un ours au comportement aberrant. Jojo meurt d'un cancer, le dernier ours d'origine pyrénéenne maintenu en captivité. Il restait 10 ours répartis entre la France (8 individus) et l'Aragon (2 individus).


  • 1992 : L'ours au comportement aberrant est identifié génétiquement, il s'agit de la femelle Pestoune. Une cage est installée (Note Robert W., visible sous les ronces sur le sentier qui mène à l'estive de Ibech à Bielle) sans autorisation dans la vallée d'Ossau par le maire de Bilhères (Robert W Jean Baylaucq, https://www.sudouest.fr/pyrenees-atlantiques/bielle/vallee-d-ossau-vous-avez-vu-la-bete-sauvage-9232755.php ) car le protocole de "problème d'ours" n'est pas activé.

  • Une autre cage est placée dans la partie haute de cette même vallée, mais cette fois-ci à des fins scientifiques. Aucun ours ne la visite même avec les grandes quantités de confiture utilisées comme appât. Finalement, elle est capturée en juillet avec un lasso pour lui mettre un collier émetteur, mais elle casse le lasso et réussit à s'échapper. Des rumeurs indiquent qu'elle a été chassée quelques mois plus tard par des chasseurs de la vallée d'Ossau. Avec sa mort, il ne resterait plus que deux femelles dans tout le massif des Pyrénées.

  • Pour la première fois depuis des années, des traces d'ours sont détectées entre l'Aragon et la Navarre.


    • 1993 : Entre 7 et 8 ours subsistent entre Verán, Barétous, Navarre et Aragon. La femelle Pestoune disparaît, très probablement de façon furtive. Jusqu'à cette année, il y a une présence régulière d'ours dans la Mancomunidad de los Valles( note Robert W. communauté de communes des vallées) (regroupant Aragues, Jasa, Hecho et Anso), car les attaques se succèdent.


    • 1994 : Un berger tue un ours ; le garde le sait et refuse de parler (à Anso ou Hecho).

    Des chasseurs abattent la femelle Claude sur la rive gauche de la haute vallée d'Aspe dans la commune de Borce, lors d'une battue de sangliers. L'incident n'est pas connu avant que, en 1997, le petit-fils du braconnier ne le révèle à l'école, et les enquêtes mènent à la localisation du corps (sans tête, mains et pieds) ainsi que d'autres animaux braconnés, et les coupables sont arrêtés. Avec la mort de cette ourse, il ne resterait plus qu'une seule femelle. Il est probable qu'un deuxième ours ait été abattu cette même année à Anso ou Hecho.

    • 1995 : Après la découverte d'un adulte mort et la naissance d'un ourson de Cannelle, baptisé Pyren, il ne reste que 4 ours adultes et un ourson dans tout le massif des Pyrénées.


    • 1997 : En octobre, des traces d'ours sont détectées dans une chênaie en Navarre.

    Il s'agirait probablement des premières incursions de Camille dans la région, qui s'était déplacé là-bas pour se nourrir de glands, et bien que cela n'ait pas été rendu public, il semble qu'il y ait eu une attaque.

    • 1998 : Cannelle a un ourson avec Papillon, cet ours commence alors à être appelé Aspe Ouest lorsqu'il a été identifié génétiquement dans l'ouest de la vallée d'Aspe. Il est confirmé que Camille attaque le bétail pour la première fois en Navarre en avril, c'est la première attaque admise depuis 1982. Confronté à de nombreux troupeaux sans surveillance, il a adopté un comportement plus prédateur que la normale, ce qui a conduit le Comité Technique Ours Hispano-Français (composé de techniciens de l'environnement français et espagnols ainsi que du FIEP) à préparer un protocole similaire à celui en vigueur en France, adapté à la gestion des troupeaux. Ce protocole a été accepté par les autorités espagnoles.

    Il convient de noter que l'apparition de Camille sur le territoire navarrais et la succession de ses attaques ont coïncidé avec la libération entre 1996 et 1997 de trois ours bruns originaires de Slovénie, ce qui a renforcé l'opinion selon laquelle un ours avait été réintroduit dans la région et que cela avait entraîné plus d'attaques que d'habitude.

    • 1999 : En septembre de cette année, un ours (Camille) est photographié en Navarre par des habitants de Garde utilisant un appareil photo automatique, il s'agit du premier témoignage visuel en décennies et le gouvernement de Navarre les acquiert pour 300 000 pesetas.(21) À partir de cette année, Camille déplace son territoire de manière permanente vers le versant sud des Pyrénées.
    • (21) Dix ans avec "Camille", Journal de nouvelles de Navarre [lien]"

    Comme Camille a repris son comportement prédateur au printemps, une opération de capture sous la direction de Jean-Jacques Camarra de l'ONC avec une équipe de 20 agents de l'environnement d'Aragon, de Navarre et de France a été lancée. Bien que le protocole prévoyait une intervention au mois de mars, avant que les troupeaux ne montent en altitude, le retard des décisions politiques dans les deux pays a fait que le piégeage a commencé le 7 avril et s'est poursuivi jusqu'au 3 juin, date à laquelle le gouvernement de Navarre a décidé de l'interrompre en raison des élections.

    • Camille en Navarre en 1999. Auteurs: Jose Javier Sanz Gorrino et Jesús Aznárez Anaut. © Gobierno deNavarra. Departamento de Medio Ambiente, Ordenación del Territorio y Vivienda.

    • La présence de l'animal était détectée quotidiennement dans la région, mais les conditions de piégeage étaient très mauvaises car il y avait beaucoup de bétail en liberté et une présence humaine désordonnée.

    • Des pièges de type "Aldrich" ont été placés dans des zones accessibles en 15 minutes en voiture si l'alarme de l'un d'entre eux était activée, mais même s'il est passé à côté de 4 pièges à certaines occasions, il n'a été capturé dans aucun d'eux. À quatre reprises, les chances de capture étaient maximales, et sans l'intervention d'éléments externes (temps, bétail, présence humaine), l'ours aurait été capturé.

    • Néré s'installe dans le massif d'Estibète pendant un an et demi, provoquant de nombreuses attaques contre le bétail non gardé, ce qui suscite la colère des éleveurs. Cette colère s'intensifie 7 ans plus tard à la suite d'attaques similaires causées par le passage dans ce massif de l'individu réintroduit en 2006, nommé Franska.

    • 2000: Cannelle a un ourson avec Papillon, qui est retrouvé mort de causes naturelles l'année suivante.(22) Le gouvernement de Navarre lance des aides substantielles destinées aux éleveurs de moutons, ce qui permet de mettre fin aux plaintes concernant la présence de Camille dans la communauté.

    • (22) Les compensations pour les désagréments que la présence de l'ours brun en Navarre pourrait causer à l'élevage extensif pour l'année 2 000 ont été approuvées.


  • 2001: En mai, les traces de Néré, Papillon et Cannelle sont détectées ensemble. Le 26 mai, le mâle Nere est photographié pour la première fois dans le Massif de Sesques. Sa présence en provenance de la Vallée d'Aran, où un projet de réintroduction est en cours, est ainsi confirmée.


  • 2003: Papillon est déplacé dans la Vallée de Luz par Nere, qui devient le nouveau mâle dominant. Des tentatives de capture échouent et la capture est reportée après l'hibernation.

  • Gardes auteurs: Jose Luis Carrica, Josu Anton y Eusebio Salon, Camille en Navarre 1999. © Gobierno de Navarra. Departamento de Medio Ambiente, Ordenación del Territorio y Vivienda.

En septembre et octobre de cette année, deux photographies consécutives de Camille sont prises, à partir desquelles on peut déduire qu'il mesure 1,75 m de haut, avec une hauteur au garrot de 80 à 85 cm et de 95 cm à la croupe. Son poids est estimé à environ 200 kilogrammes.

(23) Le Département de l'Environnement obtient dans la vallée de Roncal deux nouvelles photographies de l'ours "Camille". Communiqué de presse du gouvernement de Navarre. https://www.navarra.es/home_es/Actualidad/Sala+de+prensa/Noticias/2003/10/23/2310ma70.htm

  • 2004:

Janvier : Cannelle a un ourson avec Nere (provenant de la réintroduction réalisée dans les Pyrénées centrales), nommé Cannelito.

Avril : Le 22, Papillon est capturé pour être équipé d'un émetteur après avoir causé des ravages parmi le bétail de la Vallée de Luz, dans les Pyrénées Centrales.

(24) FLASH-INFO 23 juillet 2004

Le 25, Papillon est relâché après un examen médical et une analyse de sang. Pendant le processus, il est constaté qu'il a une dentition très usée et un état physique très affaibli, ne pesant que 128 kilogrammes. Cette perte de poids est due en partie à son âge avancé et au fait qu'il vient de sortir de l'hibernation.

(25) FLASH-INFO 26 juillet 2004

Juillet : Le 25, Papillon est retrouvé mort et son cadavre est récupéré le 26 pour une autopsie qui révélera qu'il est mort d'une infection.(26) Son poids est de 96 kilogrammes, ce qui indique qu'au lieu de prendre du poids depuis sa capture jusqu'à sa mort, comme cela serait normal pour un jeune ours, il a perdu 32 kilogrammes. Quelques jours avant de retrouver son cadavre, il a été constaté qu'il se déplaçait à peine, traînant ses pattes arrière et qu'il n'avait pas mangé depuis les 15 derniers jours.

(26) FLASH-INFO 16 septembre 2004

Août : Le 26, Didier Melet, garde du Parc National des Pyrénées, prend un document exceptionnel après avoir été averti par un berger d'une attaque contre son bétail.(27) Il réussit à filmer une vidéo de Cannelle, la dernière ourse des Pyrénées, avec son ourson dans la Vallée d'Aspe en train de manger des framboises(28) .

(27) Vidéo de Cannelle et son ourson, http://oursenaspe.free.fr/canelle-mohican.php

(28) FLASH-INFO 1 septembre 2004

Extrait d'une Vidéo montrant Cannelito et sa mère Cannelle. © Didier Melet

Septembre :

Cannelle rencontre des chasseurs dans la vallée d'Ossau. Elle charge, pousse le chasseur et s'échappe sans lui causer de mal.

Octobre :

Jour 30 : Des naturalistes de l'Association FIEP découvrent des traces fraîches de Cannelle et de son ourson dans une zone de la vallée d'Aspe, après quoi, suivant le protocole établi dans ces cas, ils ont alerté l'Institution Patrimoniale du Haut Béarn.

Jour 31 : Le président de la société de chasse d'Urdos est informé que le groupe familial se trouve à l'endroit où une battue au sanglier aura lieu le lendemain.

Novembre :

Jour 1 : René Marquèze tire sur l'ourse Cannelle depuis quelques mètres sur le flanc lors d'une battue au sanglier dans la commune d'Urdos, dans la vallée d'Aspe. (29)La battue a eu lieu alors que les chasseurs étaient parfaitement avertis que l'ourse et son ourson se trouvaient dans cette zone. Il semble que l'ourse et son ourson aient pu être harcelés par les chiens, ce qui aurait blessé l'un des chiens. Son ourson de 10 mois, Cannelito, qui l'accompagnait à ce moment-là, est ainsi devenu orphelin mais a réussi à survivre. (29) FLASH-INFO 1 septembre 2004

2005 : On craint pour la survie d'Aspe Ouest car il n'est pas détecté dans sa zone habituelle. Finalement, des analyses génétiques révèlent que son absence est due à son déplacement vers l'est, du moins pendant les mois d'août et septembre.

  • 2006: L'ourse Franska est relâchée à Bagnères-de-Bigorre, dans la vallée de Lesponne, le 26 avril. Bien qu'elle montre de la mobilité et traverse des zones où des ours autochtones ont été détectés parfois, il n'est pas considéré qu'elle ait réellement interagi avec eux. Durant ce printemps et l'été suivant, les éleveurs organisent des battues illégales pour l'éloigner de leur bétail.


  • 2007: Des signes d'une affection provoquant la perte de poils sont détectés chez un ours présent en Navarre. Le 9 août, l'ourse Franska est renversée, probablement par elle-même ou par les plombs qu'elle portait sur le côté, qui pourraient avoir été causés par les battues illégales menées depuis son introduction dans les Pyrénées.


  • 2008: En avril, Aspe Ouest est observé en train de se nourrir d'une vache morte lors de l'accouchement en Navarre, montrant des cuisses arrières dénudées, probablement dues à une dermatite. En juin, les premiers signes de Nere sont détectés en Navarre.


  • Avril:


    • le 5: Un garde forestier découvre plusieurs gîtes dans une pinède à Garde (Navarre), identifiés comme des traces récentes d'ours. En collectant des échantillons d'ADN, un ours apparaît à quinze mètres d'eux et s'approche lentement, se retirant ensuite calmement.

    • Le 8:
    • Des échantillons d'ADN sont prélevés sur place. À quinze mètres des gardes forestiers, un ours apparaît, identifié ultérieurement comme Aspe Ouest, qui s'approche et se retire tranquillement.

    • Le 9: Une photo de l'ours identifié comme Aspe Ouest est prise depuis une distance éloignée de l'endroit où il se nourrissait.
    • (30) "L'unique ours qui habite dans les Pyrénées navarraises est localisé dans un état de grande faiblesse physique https://www.navarra.es/home_es/Actualidad/Sala+de+prensa/Noticias/2008/04/15/150408dr60.htm

    • Le 10: Des images d'Aspe Ouest sont capturées par une caméra, où la zone affectée par la dermatite n'est pas visible, mais on croit que c'est le même ours photographié en Navarre (Aspe Ouest).

  • Aspe Ouest à Roncal. Auteur: Iosu Anton. © Gobierno de Navarra. Departamento de Medio Ambiente, Ordenación del Territorio y Vivienda.
  • ( Notes Robert W. Ce sont avec ces gardes que nous avons faits les parcs de protection de troupeaux, aidés par le berger et des forestiers à Armentadoia et Pasintxa sur la commune de Garde en 2000)

  • Rencontres avec le berger et les autorités espagnoles sur les sites désignés. (note Robert W.)

  • les parcs de protection de Garde en Navarre , zone fréquentée par l'ours Camille, année 2 000 (note Robert W.)

  • 2009: En novembre, Aspe Ouest est observé en train de se nourrir d'un sanglier mort dans la vallée d'Anso. Sa dermatite semble avoir empiré.


  • Aspe Ouest en Aragon en 2009. Auteur: Jaime Solanas, agente de protección de la naturaleza de Aragón. © Gobierno de Aragon, Departamento de Medio Ambiente


L'ours nommé Nere étend son territoire jusqu'en Navarre, où il n'avait été détecté que de manière occasionnelle, au point que 25 % des indices dans cette communauté correspondent à cet ours.

(31) 25 % des indices de présence de l'ours en Navarre en 2009 sont attribués à Nere. https://www.navarra.es/home_es/Actualidad/Sala+de+prensa/Noticias/2010/02/04/osos+2009.htm

INDIVIDUALITÉS DES OURS PRESENTS (32)

  • Papillon : mâle dominant de la population autochtone, probablement né en 1975 et suivi de 1980 jusqu'à sa mort à l'âge de 29 ans. En 2002, il a déplacé son territoire vers l'ouest en raison de l'irruption de Nere sur son territoire. Plus tard, en 2003, il a été complètement déplacé par le nouveau mâle dominant issu de la population introduite depuis la Slovénie dans la vallée de Luz-Saint-Sauveur (Cheze). Il s'y est définitivement installé et a été capturé le 22 avril 2004 pour être équipé d'un émetteur radio après avoir attaqué à plusieurs reprises le bétail. Le 25 juillet, il a été retrouvé mort d'une insuffisance rénale chronique probablement due à son âge avancé. Bien qu'ils n'aient pas causé sa mort, 50 plombs ont été retrouvés dans un côté de son corps. Il partageait le même génotype que Chocolat et l'ourson mort en 2001, ce qui montre la consanguinité élevée de la population. Son génotype était S1-PYR3.
  • (32)"L'ours brun" Jean Jacques Camarra 1990 Ed. Hatier

  • L'ours Papillon dans toute sa splendeur dans le Béarn, capturée par Jean Jacques Camarra de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.

  • Casimir : (éventuellement appelé également "3"), mâle qui avait son territoire à Sesques et qui était facilement reconnaissable des autres ours par une déformation particulière des pattes laissée dans ses traces. Pendant les périodes de rut, ses empreintes étaient souvent associées à celles de Juliette avec qui il formait généralement un couple. Il a disparu en 1986 sans que la cause ne soit connue.

  • Juliette : femelle reproductrice retrouvée morte au pied d'une falaise à 950 mètres d'altitude en 1983, officiellement suite à une chute. Cependant, lors de l'autopsie, aucun os cassé n'a été trouvé et le squelette était intact. On pense qu'il aurait pu s'agir d'un empoisonnement, car il s'agit d'un ravin calme avec de l'eau, ce que recherchent souvent les animaux empoisonnés. Cette femelle aurait eu à plusieurs reprises des portées de deux oursons, sa disparition a donc été un coup dur pour la population.

Squelette de l'ourse Juliette, Maison du PNP 64 Etsaut, Vallée d'Aspe. © S. Carbonnaux
  • G et A : étaient deux ours qui se déplaçaient dans le Cirque de Lescun et ont disparu du jour au lendemain, des rumeurs de braconnage ont même circulé. "A" était un mâle disparu en 1984 et "G" était un individu de sexe inconnu disparu en 1986. Zoe : (également appelée "12"), née en 1982, son territoire s'étendait sur le Massif de Sesques, elle aurait probablement été victime de braconnage en 1990. Elle serait la fille de Juliette.

  • Dominique : née en 1984, son territoire s'étendait également sur le Massif de Sesques, il est probable qu'elle soit morte victime de braconnage en 1990. Il est probable qu'elle et Papillon aient été les parents de Chocolat et elle est la mère la plus probable de Pestoune.: mâle probablement né entre 1980 et 1983 (ses traces ont en été identifiées au moins depuis 1983), ce qui signifierait qu'il aurait entre 27 et 30 ans s'il était encore en vie, dépassant ainsi 'espérance de vie normale d'un ours en liberté. Son territoire habituel se trouvait du côté français des Pyrénées, mais en 1998, il a attaqué à plusieurs reprises le bétail dans cette région, et en 1999, sa présence en Navarre a été prouvée par un piège photographique. En 2001, il a cessé d'être localisé dans le Béarn et a commencé à arpenter le versant sud, en Navarre et en Aragon, où le gouvernement de Navarre a pu le photographier lors de l'une de ses incursions à Isaba en septembre-octobre 2003 avec deux images capturées par des capteurs, mesurant 1,75 m de haut et pesant 200 kg. Son génotype était très proche de celui de Claude, ce qui suggère qu'ils pourraient être de la même lignée. Son territoire s'étend sur le Roncal en Navarre, et Anso et Hecho en Aragon, avec une préférence marquée pour la région qui relie Izaba et Garde. Bien qu'il ait occasionnellement effectué des déplacements exceptionnels, comme celui qu'il a fait au printemps 2006 jusqu'à la forêt d'Irati, près de la Sierra de Abodi.

  • Femelle "5" : Elle a été détectée pour la première fois en 1981 en compagnie d'une portée dont seule Dominique a survécu, les restes de l'autre ourson ont été retrouvés deux ans plus tard. En 1985, elle a disparu sans que la cause ne soit connue, il est probable que si Dominique était décédée, elle aurait été laissée orpheline avant d'avoir pu se séparer naturellement de sa mère.

  • Claude : C'était une femelle identifiée dès 1983, son territoire se trouvait dans le massif de Lescun à l'ouest de la vallée d'Aspe. Elle a été abattue en 1994 sur la rive gauche de la haute vallée d'Aspe dans la commune de Borce lors d'une battue aux sangliers. Le lieu de la battue était l'une des réserves "Lalonde" qui avaient été abrogées l'année précédente. Le corps avait été dissimulé par les chasseurs jusqu'à ce qu'il soit découvert en 1997. Les coupables ont été arrêtés et condamnés à payer une amende et des dommages et intérêts d'environ 15 000 €, et leur permis de chasse a été suspendu pendant 5 ans. L'un des chasseurs, André Apiou, a ainsi ajouté à son "palmarès" la mort de 13 ours.
  • (https://www.francebleu.fr/emissions/affaires-classees-racontees-par-thierry-sagardoytho/la-peau-de-claude-l-affaire-andre-apiou-episode-3. note Robert W.)
  • Le génotype de Claude était très proche de celui de Camille ; il semble qu'ils pourraient avoir la même mère.

  • Pestoune : également appelée Lagaffe en raison de la chance qui l'accompagnait. Elle a été détectée à l'âge de deux ans en 1991, ce qui suggère qu'elle est née d'une portée de 1989. Bien que ses mères potentielles soient Claude et Dominique, il est plus probable que sa mère soit cette dernière, car il est probable qu'elle ait été tuée illégalement alors que Pestoune n'était pas encore indépendante. Cet événement pourrait expliquer le comportement aberrant qu'elle a montré par la suite. Elle attaquait régulièrement le bétail, s'approchait des fermes, ne craignait pas les humains, renversait les bidons de lait ou cherchait des déchets aux abords du village de Laruns. Il est à noter que si Dominique était sa mère, ce serait probablement la deuxième génération à être devenue orpheline, car Dominique elle-même aurait pu être orpheline à un moment donné. Elle a été piégée avec un piège qui a été rompu par des morsures en 3 heures et 50 minutes. Camarra l'a revue, apparemment en bon état, dans un ravin en train de se nourrir. Un autre témoignage indique qu'elle a été vue gravement blessée, boitant et saignant. Mais ce qui est sûr, c'est qu'après sa capture ratée en 1993, elle a continué à tuer des moutons et du jour au lendemain, plus rien. Il est presque certain qu'elle a été tuée illégalement ou empoisonnée furtivement pendant l'automne.

Chocolat : Mâle adulte au pelage sombre, il est probablement né dans une portée qui n'a pas été détectée en 1991, car lorsqu'il a été photographié par piège photographique en 1994, il avait la taille d'un subadulte et la taille d'empreinte de Cannelle, puis il a atteint la taille des empreintes de Camille. Il partageait le même génotype que Papillon, ce qui démontre la forte consanguinité de la population et indique probablement qu'il s'agissait de son géniteur. Sa mère était probablement la femelle appelée Dominique. Il a disparu probablement suite au braconnage en 1999.

Brice Lalonde, ministre de l'environnement français, a nommé en 1990 ces réserves créées pendant son mandat. L'État français proposait à l'origine de protéger 80 000 hectares, mais suite aux pressions des chasseurs, il a réduit sa proposition à 6 500 hectares de réserve et à 6 000 hectares de zones où la chasse était réglementée en partie. Il convient de noter qu'à cette époque, les ours utilisaient 139 000 hectares dans le noyau occidental et 61 900 hectares dans le noyau oriental. Malgré cette concession énorme, aucun accord n'a pu être conclu car les chasseurs et les fonctionnaires locaux n'acceptaient que 2 700 hectares. La création de ces réserves a donc provoqué une nouvelle controverse d'envergure et s'est révélée être un échec total car personne ne les respectait, et elles ont été abrogées le 9 octobre 1993 par le ministre de l'Environnement, Michel Barnier, mettant ainsi fin aux réserves Lalonde.

Cannelle : Sa lignée et son année de naissance ne sont pas connues avec certitude, mais il est très probable qu'elle soit la femelle désignée sous le numéro "15", détectée pour la première fois en 1987. Ayant eu un ourson en 2004, elle ne pouvait pas être une femelle reproductrice, ce qui signifie que sa naissance a probablement eu lieu entre 1987 et 1991.

Cannelle et son petit Pyren en Août 1995 . Auteur: Jean Jacques Camarra. © Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage

Elle a eu une portée en 1995 (Pyren), une autre en 1998 (Aspe Ouest), une autre en 2000 (qui est décédée la même année et a été retrouvée morte en 2001) et une autre en 2004 (Cannelito). Tous étaient les enfants de Papillon, sauf Cannelito, qui était celui de Nere.

Cannelle en Août 2004. Auteur: Jean Jacques Camarra. © Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage

Elle a été abattue lors d'une battue de sangliers le 1er novembre 2004 dans la commune d'Urdos, laissant son ourson Cannelito orphelin. Son génotype était S2-PYR6. (Note de Robert W. France Inter https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/l-ourse-cannelle-mort-d-un-fossile-2190799

(33) Évaluation patrimoniale de la population d'ours, Rapport du groupe préparatoire (IPHB)

Pyren : Première progéniture connue de Cannelle, fils de Papillon et de Cannelle, né en 1995. Il s'est émancipé de sa mère au printemps 1997 et, après quelques années de localisation régulière, il n'a pas été repéré dans sa zone habituelle à l'été 2000. Son sort est inconnu.

      Pyren en juin1998. © Xavier Piro

Aspe Ouest : Sa présence a été détectée en juillet 1998 grâce à deux photographies et à une observation visuelle, ainsi qu'à de nombreux indices et traces. Il a établi son territoire à l'ouest de la vallée d'Aspe, d'où son nom, bien qu'il soit également appelé par son génotype (S1-Pyr4).

(34) Plan de restauration et de conservation de l’ours brun dans les Pyrénées françaises 2006 – 2009

Aspe Ouest en Navarre en 2009. © Gobierno de Navarra. Departamento de Medio Ambiente, Ordenación del Territorio y Vivienda.

En 2005, il s'est déplacé très à l'est, en dehors de sa zone habituelle, et a même été filmé le 29 août de cette année par des membres du GREIM de la Guardia Civil, dans le parc national d'Ordesa, à Tella-Sin, en train d'enterrer une carcasse. Par des analyses génétiques, il a été identifié comme étant Aspe Ouest. On l'a également vu à Sallent de Gállego (Aragon) les 20 et 23 juin 2005, et des traces de sa présence ont été trouvées dans la commune de Gedre le 14 septembre 2005. Plus tard, il est retourné dans son territoire habituel en Navarre avec les quartiers arrière déjà "pelés", affectés par une forte dermatite. Au départ, on pensait que c'était Camille, mais les tests génétiques envoyés aux experts français ont dissipé la controverse.

(35) FLASH-INFO 4 octobre 2005 [Lien] et FLASH-INFO 8 septembre 2005

En 2009, il a de nouveau été photographié par les gardes du gouvernement d'Aragon en train de se nourrir d'une carcasse de sanglier. Sur les photographies, sa dermatite est toujours visible, plus prononcée que dans les documents graphiques précédents. Cette affection est probablement causée par l'absence de femelles pendant les périodes de reproduction, ce qui lui causerait du stress.

Aspe Ouest Aragon 2009,  Auteur: Jaime Solanas, agente de protección de la naturaleza de Aragón. © Gobierno de Aragon, Departamento de Medio Ambiente

  • Ours de l'an 2000 : Ce petit n'a jamais été officiellement nommé. Fils de Cannelle et de Papillon, ses empreintes ont été découvertes aux côtés de sa mère en 2000, et le 27 mai 2001, son cadavre a été retrouvé sur la rive droite de la Haute Vallée d'Ossau (municipalité de Laruns). Sa mort aurait pu se produire avant ou après l'hibernation de 2000/2001, probablement en raison de sa faiblesse. Son génotype était S1-PYR3.


  • Cannelito : Ourson né de Cannelle et de Nere en 2004, il est devenu orphelin après la mort de sa mère lors d'une battue au sanglier. Il a été repéré dans le territoire maternel jusqu'en 2006, date à laquelle il s'est déplacé vers l'est, dans les vallées de Cauterets, Estaing, Luz et Gavarnie. Depuis 2007, il a été détecté dans toute la région de Bigorre où il semble s'être établi, bien qu'il continue à faire des incursions dans son territoire maternel chaque printemps. Son génotype est U3-Pyr7.


Néré dans le Val d'Aran, 2008. Auteurs: Manel Pomarol y Santi Palazón. ©Generalitat de Catalunya, Departament de Medio Ambiento i Habitatge
  • Nere : Fils de Ziva et de Pyros, il est né en 1997 dans la population réintroduite dans les Pyrénées centrales où il a été capturé le 10 avril 1998 alors qu'on essayait de munir Ziva d'un émetteur. Après des analyses et la pose de "marques auriculaires" (note Robert W.), qu'il perdra après son intégration dans la population autochtone, il a migré vers l'ouest jusqu'à entrer en contact avec la population autochtone dans le massif de Sesques en Béarn au printemps 2001. En 2003, il a totalement évincé Papillon de son territoire et s'est accouplé avec Cannelle, qui a eu un de ses oursons en 2004.


Néré en Navarre, juillet 2008 © Gobierno de Navarra. Departamento de Medio Ambiente, Ordenación del Territorio y Vivienda. 

Son territoire s'étend préférentiellement sur le versant nord des Pyrénées, bien qu'il ait également été détecté en Aragon et dans une moindre mesure en Navarre. Son génotype est S2-Slo6.

Franska : Il était le deuxième ours à être transféré en France. Elle pesait 110 kilos et on lui calculait 6 ans. Le lendemain de sa capture, elle a été relâchée à Bagnères-de-Bigorre, dans une zone intermédiaire entre la population autochtone et celle réintroduite dans les Pyrénées centrales, bien que plus proche de la population occidentale. Cela visait à contourner le refus des municipalités de Béarn de réintroduire des ours sur leur territoire. Bien qu'elle ait été un ours très mobile et qu'en 2006 elle ait été vue dans des zones où des ours autochtones avaient été détectés à l'occasion, on pense qu'elle n'a jamais vraiment été en contact avec la population autochtone ni réintroduite. En 2007, son territoire s'est déplacé encore plus à l'est, la plaçant entre les deux populations sans contact avec aucune d'elles. Le 9 août 2007, elle a été renversée par une voiture sur la route nationale 21 entre Lourdes et Argelès-Gazost. Plus tard, lors de l'autopsie, on a découvert des plombs qui n'étaient pas incrustés lors de sa libération. On a également découvert qu'elle était plus âgée que prévu et qu'elle n'avait pas 6 ans mais environ 17 ans.

Franska après avoir été renversée. © Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage

Normalement, les ourses cessent de se reproduire à 20 ans pour devenir post-reproductrices. De cette façon, elles occupent un territoire sans descendances, mais comme dans le cas de cette ourse, elles peuvent toujours créer des conflits avec les éleveurs. En étant très optimiste, compte tenu de l'âge estimé, elle aurait pu avoir jusqu'à deux portées, ce qui n'en faisait pas l'ourse la plus indiquée pour sa réintroduction, et par conséquent, son utilisation dans le projet était une erreur monumentale.


 6 ÉTAT DE LA POPULATION

6.1 Situation actuelle de la population

En 2007, il ne restait que quatre ours dans la zone transfrontalière entre le Béarn, la Navarre et l'Aragon. À partir de cette année-là, avec la disparition du vieil ours Camille, on n'a plus eu que la certitude de la survie de trois individus. Aujourd'hui, en 2010, seuls les deux derniers fantômes errants du soi-disant "Pays de l'Ours" ont pu être localisés avec certitude. Parmi ces deux derniers ours, il y a Nere, représentant des ours réintroduits dans la zone centrale, un voyageur qui a réussi à retrouver ses derniers congénères autochtones de tout le massif pyrénéen. D'autre part, il y a Cannelito, le métis, fils unique et seul héritier de ses ancêtres, car sa mère Cannelle était la dernière ourse pyrénéenne et son père était Nere lui-même.

On sait peu ou rien du décrié Aspe Ouest, le dernier mâle pyrénéen. En 2009, il était vivant, du moins l'ours au sud des Pyrénées, erronément appelé Camille. En revanche, en 2010, il n'y a aucune certitude, seulement une photographie à Anso en février et une trace suspecte à un col frontalier en avril. Cette dernière disparition pourrait bien avoir quelque chose à voir avec la difficulté de localiser un ours discret dans l'immensité des Pyrénées. Espérons qu'il n'ait pas été abattu par un chasseur furtif et qu'il ne fasse que suivre les traces de Nere, mais dans l'autre sens, à la recherche d'une femelle pour perpétuer ses gènes.


Des ours qui appartiennent déjà à l'histoire des Pyrénées. Dans le sens des aiguilles d'une montre : Papillon, Pestoune, Cannelle accompagnée de son ourson Pyren et Cannelle.

ANNEXE 1 : GÉNÉALOGIE DE LA POPULATION OCCIDENTALE DE L'OURS BRUN DANS LES PYRÉNÉES

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