Des efforts de contrôle sont déployés au niveau local, national, européen afin d'aider au développement et à la mise en place de méthodes de contrôle, de régulation, de suivi et formations de protection, ... de protection de l'espèce...
Nous pourrions affirmer que la présence des chiens de protection, des enclos électrifiés pour le bétail et de la présence humaine forment un trio des plus représentatifs et dissuasifs, utilisés sur les territoires fréquentés par les prédateurs.
Les mesures seraient elles inefficaces?
L’efficacité d’une mesure de dissuasion et ou de protection devrait être une des conditions préalables de son emploi et du financement des moyens de protection du bétail.
La difficulté réside dans le fait de définir avec certitude si un moyen est efficace ou non : à partir de quel document, pourrait-on saisir des situations de prédation et des critères et données précises sur la réalité des moyens de protection déployés au moment T...d'une attaque et à contrario pourquoi et comment une mesure serait-elle efficace à tout instant? sur quel environnement? dimension du cheptel? implications? adaptations?
Vue par le monde agricole, les mesures développées et encouragées pour permettre la cohabitation prédateurs/élevage sont généralement perçues comme inefficaces, inadaptées, contraignantes, chronophages et coûteuses.
L'éleveur, dans l'urgence, va devoir se munir des moyens de protection, et souvent sans l'efficacité escomptée.
Manifestation contre l'ours Pyrénées AtlantiquesSans études et sans compréhension de la dispersion de tel ou tel animal, de son mode de vie, de chasse, il est regrettable de voir les actions menées pour la protection du troupeau, perçues comme inadaptées ou incomprises, mal formulées ou mal argumentées et finalement décrédibilisées.
A quel moment un éleveur prend il la décision de se munir des techniques de protection? quelles techniques adopte-t-il?
Gestion des animaux d'élévage, gestion des terres, comment évaluez les besoins et quelles techniques seraient à mettre en oeuvre?
La pratique indique qu'une protection optimale des troupeaux consisterait en une combinaison de différentes mesures qui viendraient suite une étude de terrain mettant en évidence le contexte environnemental mais aussi la pression exercée par le, les prédateurs.
Mieux protéger les troupeaux contre la prédation, serait aussi instaurer une meilleure organisation, instruction technique ou formation en faveur des éleveurs lors du déploiement de mesures de protection. Celui-ci est aujourd’hui insuffisant. Le souci de mettre en place des moyens de protection efficace revient aussi à en décrire la mise en place, d'en assurer la formation et de recourir à des adaptations si besoin.
En ce qui me concerne, sur les parcs que j'ai pu visiter : souvent vu et observé, un entretien insuffisant des clôtures, et ou un manque de mise à la terre, voir l'utilisation de matériels incompatibles liés à l'électrification optimale, bref un ensemble de connaissances et d'installation qui nuit à l’efficience du dispositif. Et j'ai remarqué que plus la part de subventions étaient importantes, plus le manquement à l'intérêt du matériel était importante. Attention, cela ne vaut pas pour un ensemble d'éleveurs, mais force est de constater que les éleveurs s'impliquant sur le renouvellement du matériel, le questionnement sur l'entretien est bien en deçà des présupposés optimistes.
Bézur, Haut Béarn, parc fixe démontable pour le temps de l'estive
Sur les parcs que nous avons mis en place, la longueur minimale et maximale de l’installation nécessaire à son efficacité, le matériel constituants, la hauteur, la puissance du courant nécessaire pour repousser les ours et les loups, les sangliers ou cervidés ont été des facteurs déterminants. Ensuite, lors d'équipements mobiles mais à implantations reproductibles, nous avions fait un choix d'équipements mobiles déplaçables avec notamment la pose fixe des poteaux de portes et d'angles du périmètre renouvelé périodiquement dans le temps.
Techniques de protection, d'exclusion, de dissuasion
Construire ou adapter les clôtures?
FILS ?
Quelle hauteur? quels matériels, quels conseils suivre!
Regrouper le bétail dans des zones dotées de clôtures à l’épreuve des prédateurs peut paraitre impossible. Le moindre espace oublié, le moindre oubli ou remise au lendemain, la porte laissée ouverte, le fil au sol... favorise cette aptitude que possède le prédateur à profiter de la moindre faille!
Filet ou fils, grillage ou fils tendus, la meilleure option est d'adopter des techniques d'électrification.
Fladry monté sur une clôture électrique, ou turbofladry, en bordure de pâturage - Sud Ouest Oregon
Les drapeaux ou fladry
L'installation d'une clôture est probablement le moyen le plus simple de réduire la prédation, mais elle n'est pas toujours réalisable, en particulier avec de grands troupeaux ou de longues distances à parcourir.
Les couleurs vives suspendues le long de la clôture créeront une ligne que les loups ne veulent pas franchir, ce qui en fera une mesure provisoire efficace bien que non durable sauf adoption d'un équipement électrique...
En ce qui concerne les techniques de pose de clôtures et leur électrification, un module pourrait et ou devrait être au programme dans les lycées agricoles.
Des équipements effrayants
Dispositifs effrayants : avec des odeurs, en troublant l'odorat...troubler les sens de l'animal, ne vaut que pour des périodes plus ou moins longues ou courtes, tout dépend de votre engagement. Les exemples sont nombreux, les canons au propane, les sirènes, les radios, les lasers et les lumières flash.
PIR, détecteur de chaleur et ou de mouvement
La plupart des prédateurs observent et s'adaptent dans le temps: l'important est de le surprendre donc en association avec des détecteurs de mouvements, de présence...Il est important de noter que lors de l’utilisation de telles méthodes, le prédateur cible s’adapte généralement rapidement aux tactiques: ces méthodes devraient donc être intégrées à d’autres pour être efficaces.
BioBoundary de Botswana Predator Conservation
Les Répulsifs: ils sont utilisés sur des zones à protéger ou se portent sur le collier des animaux : phéromones en test, ou plus basiques, certains répulsifs utilisés contiennent de l'urine de prédateurs de l'animal à problèmes, vendu en spray, liquide ou encapsulé dans de la cire.
Les techniques d'effarouchement peuvent être utilisés dans l'urgence, elles restent facilement disponibles, peu coûteuses mais généralement mal employées.
Ces techniques souffrent d'un manque de formation et sont aussitôt discréditées car pas assez efficaces! NON, les effarouchements n'empêcheront pas la déprédation, OUI les effarouchements peuvent freiner, voir dissuader l'installation d'un prédateur.
Adoptez un animal gardien
Marennes, âne, lama Wikimedia Commons
Non seulement les animaux gardiens – le plus souvent les chiens, mais aussi les lamas et les ânes – protègent votre bétail. Ils se révèlent aussi comme un élément bénéfique, une présence rassurante, force tranquille et de no stress pour vos animaux.
Un chien de garde vit aux côtés des animaux d’élevage afin de former un lien et de se socialiser avec eux. Cela est beaucoup plus facile lorsque les chiots apprennent ce comportement de leur mère, il est donc important de trouver des éleveurs dont la spécificité serait déjà de posséder ces animaux de garde, et de pouvoir échanger sur leur éducation.
Medecine Creek Farm
Le bon animal gardien dépend de votre bétail, de votre connaissance et des prédateurs pouvant être présents autour de la ferme.
Beginning farmers
Indirectement vous êtes déjà confrontés à la prédation et avez adopté des animaux gardiens: Les chats par exemple, réduisent les populations de rongeurs, ce qui protège les œufs. Les coqs, les oies, les pintades peuvent aussi prévenir de l'arrivée d'un intrus....
Bien que les chiens de garde du bétail soient les animaux de garde les plus courants, ils suivent souvent les horaires de travail et de sommeil du propriétaire..(tout en restant vigilant... afin de ne pas déclencher la foudre de leurs utilisateurs.)
Horsey Hooves
Les lamas et les ânes pourraient aussi partager le pacage avec le bétail, et leurs sens aiguisés doublés d'une nature agressive envers les intrus en feraient une protection 24h/24 et 7j/7 contre les prédateurs.
Cette méthode constitue un investissement en temps et en argent et ne garantit pas sa totale efficacité. Afin d'augmenter l'efficacité des animaux de garde, d'autres méthodes de contrôle de la prédation pourraient être intégrées.
Un conseil: Affichez et prévenez toujours à l'aide de panneaux pour alerter les voisins de la présence d'un gardien.Perturbez le programme du prédateur
Si vous avez subi une attaque, déplacez votre bétail et gardez-le "sous clé" pendant quelques jours après l'attaque. Le prédateur peut s'éloigner après une série de chasses infructueuses.
Pastor Resources
Recherchez et consolidez les zones fragiles, points d'entrée que les prédateurs ont utilisé afin d'accéder à votre ferme. Par exemple, réparez tous les trous dans la clôture (les coyotes peuvent se faufiler dans un orifice de seulement 10, 15 cm! chaque zone d'intrusion bloqué met les chances de votre côté.
Mettez en œuvre un système de pacage mixteLa taille des vaches peut dissuader les prédateurs qui cibleraient les brebis ou chèvres. Les animaux du troupeau ont une tendance naturelle à se « regrouper », et ce regroupement développe les instincts de preservation.
Adaptez les pratiques agricoles
Des changements dans la façon dont vous gérez votre entreprise agricole peuvent contribuer à protéger votre bétail.
L'odeur des porcs rappelle aux prédateurs le sanglier et peut les effrayer. Des porcheries comme première ligne de défense? constat fait en Espagne...
Modifier votre horaire de pâturage ou déplacer le bétail vers de nouvelles zones peut également éloigner les prédateurs, assurant ainsi la sécurité de vos animaux.
Connaître les schémas d'un prédateur peut aider à prendre les mesures adaptées pour protéger le bétail: Par exemple, les attaques se concentrent au printemps et en été, lorsque les prédateurs mettent bas et cherchent de la nourriture pour leurs petits. Essayez de planifier les naissances de bétail qui ne coïncident pas avec le moment où un prédateur agricole nourrira ses propres petits.
Le confinement lors de la mise bas, le rassemblement du bétail la nuit et l'enlèvement immédiat des carcasses réduira la menace de prédation.
L'utilisation d'une couverture de survie, en mylar, en attente des agents pour une expertise sur des dégâts, peut être un bon choix tout comme les cloches à cadavres.
Stockez correctement les déchets dans des conteneurs hermétiquement fermés et réduisez l’accès aux charognes ou autres déchets.
Modification de l'habitat
Limitez les zones de refuge pour la faune indésirable, les tas de broussailles, les landes grossières, friches, la végétation haute, les décharges.
Privilégiez des zones de pacage proches des activités humaines...
Pouvoir se reposer sur un corral, un lieu de sécurité
La plupart des prédateurs sont le plus souvent nocturnes, il est donc essentiel de disposer d'un endroit sûr et sécurisé pour vos animaux la nuit. Cela peut être particulièrement utile si vos animaux parcourent une grande zone pendant la journée, ce qui rend l'installation d'une clôture anti-prédateurs trop coûteuse ou difficile à mettre en place.
Parquez vos chèvres, moutons et vaches dans une zone dotée d'une clôture électrifiée la nuit peut aider à les protéger lorsqu'ils sont le plus à risque.
Les animaux jeunes et faibles sont des cibles privilégiées des prédateurs, alors gardez ces animaux près de la maison ou dans un bâtiment lorsque cela est possible.
Créez ou maintenez une population de proies
S'il y a du gibier sauvage en abondance dans votre région, les prédateurs seraient moins susceptibles de s'attaquer à votre bétail.
Vous pouvez contribuer à maintenir une population de proies en bonne santé en créant une zone éloignée de votre bétail qui serait idéale pour les lapins en plantant des plantes attractives, en laissant l'herbe pousser haut et en créant des tas de broussailles. Si un prédateur peut se nourrir et nourrir ses petits sans entrer dans votre ferme ou votre bien, il le fera probablement.
Le but ultime est de faire croire aux prédateurs que manger vos animaux est si difficile que cela n'en vaut pas la peine, et de les orienter plutôt vers le gibier sauvage.
Les éco-bénévoles dorment au plus près des troupeaux pour les protéger. ©Ferus
Profitez des services offerts par certaines associations qui mettent à disposition des gardes bénévoles à proximité des troupeaux.
Protégez votre élevage et votre ressource, oui et prendre la meilleure ou la moins pire des solutions en matière de protection . Seuls le cumul d'équipements et ou leur association sera gage de dissuasion.
Réduire l'attrait, prévenir, anticiper, adapter
La prévention est généralement la méthode la plus préférable. Le prédateur ne cherche pas seulement un repas, il recherche un repas avec le moins d'effort possible. Plus la proie est faible, facile à attraper moins il y a de risque de casse pendant la chasse. Cependant, une fois le prédateur attiré sur une zone de nourriture, il commence à évaluer puis à chasser et si l'accès au garde manger est disponible, il s'installe...
Enclos de nuit et hangars de mise bas
Il convient de répéter que les prédateurs veulent obtenir un maximum de bénéfices avec un minimum d'efforts à fournir. Ainsi, si des clôtures ou des barrières complètes ne sont pas pratiques, sécuriser le bétail lorsqu'il est le plus vulnérable devrait être une priorité, notamment la nuit et pendant la période des mises bas.
Détecteur de mouvement et lumières laser sur bâtiment agricole
La plupart des carnivores sont nocturnes et les loups ne font pas exception. La mise en enclos du troupeau, avec des chiens en renfort pendant la période où les loups sont les plus actifs contribuera grandement à réduire les pertes. Souvent, une clôture ou un hangar peut suffire à décourager les loups à s'installer.
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La nature du sauvage
Le point clé à retenir serait que les animaux sauvages évitent les humains. Ils ne cherchent pas spécifiquement à chasser le bétail, mais plutôt à profiter d'une source de nourriture facilement disponible. Un prédateur fait souvent un choix : quelle quantité d’énergie vais je devoir dépensée afin d'obtenir cette proie. Cette marge mince comme le fil d'un rasoir souligne le principe d'utiliser des équipements multiples de dissuasion. La ressource en nourriture doit devenir problématique et forcer le prédateur à voir ailleurs.
Alors les loups qui font l'actualité seraient une menace pour l'élévage?
OUI diront les éléveurs, bien sûr que non diront les défenseurs du loup!
En 2011, le ministère américain de l'Agriculture a rapporté que seulement 0,2 pour cent de toutes les pertes de bétail peuvent être attribuée aux loups. Pour mettre cela en perspective, problèmes respiratoires, complications au vêlage/accouchement et les intempéries sont à l’origine de plus de 50 pour cent des décès de bétail.
Les propres données du gouvernement montrent que les véritables tueurs de bétail ne sont pas les loups ou autres animaux sauvages en voie de disparition, mais bien la maladie et la météo. Pourtant, le mythe de la prédation a directement contribué à une réponse paramilitaire fédérale qui dure depuis 100 ans contre des millions de carnivores "indigènes".
En Europe, sur un territoire dominé par les activités humaines, que vient faire le prédateur??? A contrario des vastes plaines ou forêts des Etats Unis.
A ce jour, il n'y a pas de statistiques vérifiées qui pourraient apporter un éclairage comparatif avec les mortalités rencontrées au USA sur telle ou telle espèce d'animaux d'élevage...
Rappa Fencing
Les humains, les loups, les ours et d'autres veulent rester aussi éloignés que possible les uns des autres et c'est une des raisons pour laquelle la coexistence pourrait fonctionner.
Il n’existe pas de solution unique en ce qui concerne l’utilisation et l’efficacité des méthodes non létales pour empêcher les pertes de bétail à cause des prédateurs.
L'utilisation de chiens de garde, d'animaux de garde, de présence humaine, de clôtures, de fladry, d'éclairage, de dispositifs d'effarouchement, de hangars d'agnelage, de corrals de nuit, d'enlèvement des carcasses et des animaux malades sont des stratégies non létales à mettre systématiquement en œuvre dans les zones fréquentées par un prédateur.
Le site, la topographie, la période de l'année, le type et l'âge du bétail ainsi que les prédateurs sont tout autant de facteurs critiques. Ce qui s'est avéré le plus efficace, est l'intégration d'une variété d'outils non létaux, ce qui nécessite parfois de les mélanger au fil du temps.
Je n'oublie pas
L'insistance, la prégnance du loup qui nuit à une réflexion d'ensemble de la filière sur son organisation et sur son avenir perçu comme incertain.
Le poids psychologique de l'incertitude permanente que fait peser le loup sur l'activité professionnelle, et qui affecte la qualité de vie, au travail et en dehors du travail...
Les mesures de protection qui compliquent l'exercice professionnel, qui alourdissent fortement la charge de travail, mais qui peuvent aussi inciter à innover...
Sans que cela ne traduise une hostilité systématique vis-à-vis du loup, je comprends le droit à défendre son troupeau comme légitime pour diminuer la prédation...
Je partage ce sentiment de solitude et d'incompréhension constaté ...
Ce qui est dit ne doit pas faire oublier les difficultés de l'élevage et ne vient pas à l'encontre de ce que vit un éleveur. Ces recommandations viennent d'un constat qui n'engage que ma personne et mes expériences. Elles ne sont pas signe de jugement, de dénigrement mais se veulent matière à réflexion.